"La confiance ne revient pas comme ça": un mois après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, la défiance est toujours vive dans la population
Syndicats et associations appellent à une nouvelle manifestation samedi 26 octobre pour réclamer plus de transparence et une véritable dépollution.
"Je regrette que Monsieur le Premier ministre ne prenne pas le problème à sa juste mesure, ne permette pas à toute la transparence et à l'information de se faire. Les incertitudes restent immenses aujourd'hui", déclare Guillaume Blavette de France Nature Environnement.
Rassemblé avec une centaine de personne à quelques pas de la préfecture de Seine-Maritime vendredi 25 octobre, il est venu montrer sa défiance alors que le Premier ministre effectue une rapide visite à Rouen. Édouard Philippe est venu assister notamment à la signature de la convention d'indemnisation des agriculteurs, commerçants, entreprises et collectivités avec le PDG du groupe et le président du site de Lubrizol.
Le sentiment "d'être mis à l'écart"
Un mois jour pour jour après l’incendie de l’usine à Rouen, un nouvel appel à manifester a été lancé pour le samedi 26 octobre 15h par le collectif unitaire qui regroupe notamment des syndicats et des associations de défense de l’environnement.
Les principales demandes portent sur le suivi médical, la dépollution et sur la transparence. Jean-Noël Guyader est le porte-parole de l'association Les Sinistrés de Lubrizol :"Mon sentiment là c'est d'être totalement incompris par les services publics, d'être complètement mis à l'écart, notamment quand on n'est pas sous le panache de fumée. Il y a des dioxines aujourd'hui qu'on ne connaît même pas, qui ont peut-être été formées par l'effet cocktail. Tout ça apparemment ça leur passe au-dessus du bonnet", pourfend le porte-parole.
"Il y a toujours cette suspicion qui est dans l'air"
Si une partie de la colère semble retomber aux alentours de Rouen avec la mobilisation des ministres et la mise du pied d'un mécanisme d’indemnisation par Lubrizol, la confiance reste difficile à gagner. C’est pourtant un enjeu économique local dit Laurence Sellos, la présidente de la chambre d’agriculture. "On a 25% des agriculteurs en Seine-Maritime qui ont une activité de vente directe et donc c'est la relation directe avec le consommateur. Ça permet aussi de s'expliquer et de donner des gages par rapport à la sécurité alimentaire. Et la confiance ne revient pas comme ça, malgré tous les prélèvements faits par l'État, l'avis de l'ANSES et tous les avis scientifiques. Il y a toujours cette suspicion qui est dans l'air."
Lors de la toute première manifestation, la CGT avait revendiqué 4000 personnes. Depuis la mobilisation est en baisse continue.
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