Feux de forêt : "L'augmentation de l'intensité des sécheresses rend la régénération de plus en plus difficile"
Selon Michel Vennetier, chercheur à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, la forêt de Bormes-les-Mimosas "devrait cicatriser relativement bien".
Plusieurs incendies ce sont déclarés ces derniers jours dans le sud de la France et en Corse. Le feu situé dans le secteur de Bormes-les-Mimosas (Var) a déjà détruit 1 300 hectares de végétation.
Michel Vennetier, chercheur à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA), a déclaré mercredi 26 juillet sur franceinfo que la forêt de Bormes-les-Mimosas "devrait cicatriser relativement bien". "Seulement, depuis un certain nombre d'années, l'augmentation de l'intensité des sécheresses rend la régénération de plus en plus difficile", a-t-il ajouté.
franceinfo : En combien de temps la végétation méditerranéenne peut-elle se remettre de tels incendies ?
Michel Vennetier : Une végétation qui est en bon état, qui n'a pas déjà subi de dégâts de feu récemment, peut reverdir en deux ou trois ans. Cette forêt en arrière-pays de Bormes-les-Mimosas se reconstitue normalement assez vite car le chêne-liège, qui est l'espèce dominante, est protégé par son écorce et rejette relativement bien à partir des branches. C'est une forêt qui devrait cicatriser relativement bien. Seulement, depuis un certain nombre d'années, l'augmentation de l'intensité des sécheresses rend la régénération de plus en plus difficile.
Y-a-t-il un lien avec le réchauffement climatique global ?
Oui. La température augmente dans la région méditerranéenne, et l'augmentation de la température va augmenter l'intensité et la durée de la sécheresse. De plus la pluviométrie a tendance à baisser. Cela augmente encore plus le risque d'incendie.
Les incendies sont-ils plus nombreux en France qu'il y a quelques années ?
On a divisé par deux le nombre d'incendies qui ont détruit les forêts sur les vingt dernières années. Par contre, à cause de l'augmentation des activités humaines, le nombre de départs de feu a tendance à augmenter. La politique de prévention fait qu'on arrête l'immense majorité de ces feux dès le départ. Le nombre de feux qui détruisent de la forêt est donc en baisse et les surfaces brûlées sont en baisse, à part quelques années critiques comme 2003 ou peut-être cette année.
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