Explosion rue de Trévise : presque trois ans après, des victimes attendent toujours d'être indemnisées
L’État estime qu'il n'y a "aucun obstacle" pour la Ville de Paris "à la signature d’un accord-cadre d’indemnisation amiable", mais les victimes ne voient toujours rien venir.
Le 12 janvier 2019, la rupture d'une canalisation de gaz dans un immeuble crée une déflagration dans le 9e arrondissement de la capitale. Bilan : quatre morts dont deux pompiers, 66 blessés, 400 sinistrés. L’État estime qu'il n'y a "aucun obstacle" pour la Ville de Paris "à la signature d’un accord-cadre d’indemnisation amiable". Mais presque trois ans après l'explosion de la rue de Trévise à Paris, certaines victimes attendent toujours d'être indemnisées.
"Il faut qu'on nous aide"
Parmi elles, une jeune femme, actuellement hospitalisée, qui a créé un compte Twitter récemment - approchant les 6 000 abonnés - afin d'interpeller la maire de Paris, Anne Hidalgo. Inès, 25 ans, travaille dans un hôtel lorsqu'elle est grièvement blessée par l'explosion. Elle a déjà subi 41 opérations, sans compter les autres à venir. Mais ses soins ne sont plus remboursés."Cela fait deux semaines que j'ai reçu un mail de la CPAM qui me dit que je n'étais plus du tout prise en charge par eux, raconte la jeune femme. On était arrivés au bout de ce qu'ils pouvaient faire pour moi."
"Là, je suis à l'hôpital, et je ne sais même pas si mon opération a été prise en charge, ou si je vais avoir une facture", s'inquiète la jeune femme. Faute d'indemnisation, elle et sa mère doivent trouver de l'argent pour payer les frais. "Ma mère a dû se séparer de plusieurs objets personnels. Elle a vendu sa voiture, des bijoux, son alliance...", se désole Inès.
"Chez moi, j'ai besoin du chauffage, pour mes jambes, mais on ne le met pas. On essaye de se serrer la ceinture au maximum. Limite on mange moins."
Inèsà franceinfo.
Inès interpelle la maire de Paris Anne Hidalgo pour qu'elle signe un accord-cadre permettant d'indemniser les victimes. Aucun obstacle ne s'y oppose, selon les services juridiques de l'Etat. "Il faut signer cet accord-cadre, insiste la jeune femme, la mairie de Paris devrait le faire maintenant. Là, le cerveau, il n'en peut plus. Le corps, il n'en peut plus. Donc il faut qu'on nous aide", ajoute Inès.
La Ville de Paris souhaite que l'accord-cadre soit rédigé rapidement par les différents acteurs, pour que les victimes puissent en bénéficier au plus vite. En attendant, la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l'immeuble sinistré sont, depuis 2020, mis en examen pour "homicides et blessures involontaires" dans ce dossier.
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