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Essonne : ce que l'on sait de l'affrontement entre deux bandes d'adolescents qui a fait un mort à Boussy-Saint-Antoine

Un adolescent de 14 ans a été mortellement touché à l'arme blanche mardi lors d'une rixe opposant une trentaine de jeunes de deux villes voisines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Des pompiers et policiers à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), à proximité du lieu où un jeune garçon de 14 ans a été tué dans un affrontement entre deux bandes, le 23 février 2021. (MAXPPP)

Quelques heures après l'annonce de la mort d'une adolescente de 14 ans lors d'une rixe à Saint-Chéron, mardi, un autre affrontement entre bandes rivales a éclaté à Boussy-Saint-Antoine, dans ce même département. Un garçon de 14 ans est mort, touché au ventre d'un coup de couteau, a indiqué la Direction départementale de la sécurité publique.

Un mineur de 15 ans a été mis en examen pour "meurtre" et "tentative de meurtre", a annoncé vendredi 26 février le parquet d'Evry. Trois autres mineurs ont été mis en examen pour "violences en réunion" et "participation à un groupement en vue de la préparation de violences". Franceinfo vous résume ce que l'on sait de ce fait divers.

Un adolescent a été tué et au moins un autre, blessé

C'est un adolescent de 14 ans qui est mort, mardi, à Boussy-Saint-Antoine. Il a été tué "très probablement d'un coup de couteau au ventre", a indiqué à l'AFP la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP). On ignore pour l'instant son identité.

Lors du même affrontement, un autre garçon, âgé de 13 ans, a été grièvement blessé à la gorge et hospitalisé. Mercredi, le parquet d'Evry a indiqué qu'il était "sorti du bloc opératoire" et que "son pronostic vital n'[étai]t plus engagé".

Enfin, une source policière faisait état à franceinfo d'un autre jeune, âgé de 16 ans, blessé au ventre. Un cas qui n'a pas été évoqué par le parquet.

Ils ont été touchés lors d'un affrontement entre deux bandes

Le drame s'est produit mardi après-midi lors d'un affrontement opposant selon le parquet "une trentaine de jeunes", venus de deux communes voisines de Boussy-Saint-Antoine : Epinay-sous-Sénart et Quincy-sous-Sénart. La raison de ces violences est encore inconnue.

Selon Le Parisien, une rivalité ancienne oppose des quartiers de ces deux communes, celui des Cinéastes à Epinay et du Vieillet à Quincy, qui ont en commun d'être classés comme quartiers prioritaires pour les politiques de la ville. Des affrontements entre habitants de ces quartiers avaient eu lieu en 2000, déjà à Boussy-Saint-Antoine. Mais on ignore pour l'instant si les jeunes impliqués dans la rixe de mardi sont originaires de ces deux quartiers.

Selon une source policière, l'affrontement s'est produit vers 17 heures, à proximité de la piscine de Boussy-Saint-Antoine. Il a opposé des jeunes dont certains étaient armés de couteaux mais aussi de bâtons et de béquilles. Une source policière affirme à France Télévisions que des riverains ont également affirmé avoir entendu des tirs de mortiers d'artifice.

Mercredi soir, la procureure d'Evry, Caroline Nisand, est revenue dans une conférence de presse sur les circonstances de la rixe. L'affrontement avait été programmé par les deux bandes rivales qui s'étaient donné rendez-vous. "Il était prévu que les plus agés (17 ans) laissent les plus petits (13-14 ans) se battre sous leur surveillance. Les plus petits se sont battus, les plus grands étant en retrait", a-t-elle décrit.

"Parmi eux, celui qui a porté les coup de couteau, âgé de 15 ans, est allé au contact. Il s'est retrouvé encerclé, et a porté deux coups de couteau en direction de chacun des mineurs de Quincy."

Caroline Nisand, procureure d'Evry

à la presse

Un mineur mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre

Un mineur de 15 ans a été mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre, a annoncé le parquet d'Evry. Trois autres mineurs ont été mis en examen pour violences en réunion et participation à un groupement en vue de la préparation de violences, et trois autres sont poursuivis pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences, selon le communiqué du parquet. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

Tous ont interdiction d’entrer en contact avec les coauteurs, les victimes et leur famille. Cinq d’entre eux, sont aussi interdits de paraître en Île-de-France, le sixième interdit seulement de paraitre à Boussy-Saint-Antoine, Quincy-sous-Sénart et Epinay-sous-Sénart (Essonne).

Aucun lien n'est établi avec l'autre affrontement mortel dans le département

Lundi, un affrontement avait déjà opposé une dizaine de jeunes de deux bandes rivales à Saint-Chéron, également dans l'Essonne, mais à une quarantaine de kilomètres de Boussy-Saint-Antoine. Et la mort d'une adolescente de 14 ans touchée par un coup de couteau avait été annoncée mardi, peu avant la seconde rixe. Mais les deux affaires ne semblent pas liées, a indiqué le parquet.

L'enchaînement de ces deux événements a en revanche suscité de nombreuses réactions. Avant même l'affrontement de Boussy-Saint-Antoine, la procureure d'Evry, Caroline Nisand, avait déjà évoqué un phénomène qui "gangrène" l'Essonne. Et le préfet du département avait fait savoir qu'il avait demandé à la gendarmerie "de renforcer la surveillance" dans le secteur de Saint-Chéron, Dourdan et les communes avoisinantes.

Mardi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est rendu à Dourdan, d'où sont originaires certains des jeunes impliqués dans la rixe de Saint-Chéron. Il a annoncé l'envoi dans la soirée de 60 gendarmes supplémentaires à Saint-Chéron et de 30 policiers à Boussy-Saint-Antoine.

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