Enquête sur l'attentat déjoué du Thalys : bonne réaction du personnel

C'était le 21 août dernier. Un homme pénétrait à bord d'un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, armé d'une Kalachnikov et d'un pistolet Luger, pour commettre un attentat. Comment ont réagi les agents à bord ? Plutôt pas mal, conclut ce vendredi l'enquête interne. "Dans le contexte de tension extrême de cet attentat, les réactions de l'ensemble des intervenants (personnels du train, centre de contrôle de l'infrastructure à Lille, de Thalys à Bruxelles) ont permis de répondre au mieux à une situation sans précédent."

Selon l'enquête, "c'est la succession des trois premières interventions, celle du passager français, puis l'arrivée des deux contrôleurs, et enfin celle, décisive, du passager, qui a fait perdre suffisamment de temps au terroriste pour permettre l'intervention finale des trois Américains".

L'enquête montre ainsi qu'il s'est déroulé moins de dix minutes entre le moment où l'agresseur est sorti des toilettes et celui où le train est reparti, après déclenchement du signal d'alarme. "Il a fallu deux minutes pour que le conducteur se construise une perception suffisante de la situation dans la rame" , souligne le rapport. 

Restent plusieurs points perfectibles,"plusieurs points de fragilité du système",  comme "trouver un moyen direct de communication entre la rame et le conducteur".

Et puis, les agents devront être mieux formés "à la gestion des risques de panique dans des situations de crise extrême et de danger" . L'un des contrôleurs, que Jean-Hugues Anglade accuse d'être resté retranché dans sa cabine, a confessé "avoir craint pour sa vie et avoir été pris de panique" .

Seront également renforcées : les formations aux itinéraires de contournement, et celles destinées au personnel non-roulant, pour leur permettre d'agir lorsqu'ils voyagent à titre privé. Par ailleurs, Thalys annonce que les numéros d'appel d'urgence de chacun des quatre pays traversés par le train seront affichés à bord.