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"Opération Azur" : ce que l'on sait du projet de coup d'Etat de Rémy Daillet

Depuis la Malaisie, le complotiste est soupçonné d’avoir monté une organisation clandestine pour s'emparer de l'Elysée, selon nos informations. Son avocat estime qu'il est "victime d’une justice et d'un traitement médiatique d’exception". 14 personnes ont été mises en examen. 

Article rédigé par franceinfo
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Rémy Daillet au début de son audition devant le juge des libertés et de la détention au palais de justice de Nancy après sa mise en examen dans l'enlèvement de Mia, le 16 juin 2021. (AFP)

Mis en examen depuis le 22 octobre pour "association de malfaiteurs terroriste" et placé en détention provisoire, le complotiste Rémy Daillet est soupçonné d’avoir voulu organiser un coup d’État pour s'emparer de l'Élysée. Un projet secret nommé "Opération Azur", très structuré, dont les grandes lignes ont été révélées par Le Parisien et confirmés à franceinfo jeudi 28 octobre de source proche du dossier. Rémy Daillet est aussi poursuivi depuis le mois de mai dernier pour avoir organisé l'enlèvement de la petite Mia dans les Vosges au printemps dernier. 14 mises en examen et plusieurs perquisitions ont déjà eu lieu.

C'est depuis chez lui en Malaisie que Rémy Daillet a piloté "l'Opération Azur". L'idée a germé il y a environ un an alors que la France était encore en pleine crise sanitaire. Ses vidéos sur Youtube, anti-vaccin, anti-avortement, anti-francs-maçons remportent un succès. Cet homme de 55 ans tisse depuis la Malaisie, un vaste réseau via des messageries cryptées. Au fil des mois, il est soupçonné d’avoir monté une organisation clandestine avec plusieurs dizaines de participants, certains se montrant très virulents.

Une organisation militaire

Parmi eux des individus psychologiquement fragiles, mais aussi des personnes tout à fait insérées avec des responsabilités. L’organisation, d’après une source proche du dossier, a des cellules en région avec des capitaines et se divise en deux branches : une civile et une militaire avec de réels préparatifs d’armements et un plan de recrutement. Cette seconde branche étant dirigée par deux militaires de l’armée française.

Toujours de source proche du dossier, cette "Opération Azur" était inquiétante, mais aucune date précise n’était arrêtée pour le jour J de ce coup d’État. Cette organisation dans la mouvance de l'ultra-droite séduisait dans le milieu des anti-vaccins, jusqu’à des militants néonazis dans l'est de la France en passant par des survivalistes, complotistes ou gilets jaunes ultras.

Plusieurs projets d'actions violentes

Cette organisation était dans les radars des services secrets intérieurs qui avaient identifié ses projets d’actions violentes contre des centres de vaccination ou encore une loge maçonnique et des projets de destructions d’antennes 5G. D’où les coups de filet successifs. Aujourd’hui les investigations se poursuivent. L’enquête est ouverte pour "association de malfaiteurs terroristes", mais on peut imaginer aussi des poursuites pour atteinte à la sûreté de l’État.

Selon l'avocat de Rémy Daillet, maître Jean-Christophe Basson-Larbi, "décrire ainsi une armée de l’ombre qui aurait eu pour tête pensante Rémy Daillet, c’est une caricature du dossier. S'il y a eu projet de coup d’État violent, mon client y était étranger".

D'après Jean-Christophe Basson-Larbi, Rémy Daillet "prônait un renversement pacifique". Ainsi, pour son avocat "Rémy Daillet est victime d’une justice et d'un traitement médiatique d’exception, avec présomption de culpabilité".

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