Cet article date de plus de trois ans.

Procès de Nordahl Lelandais : l'accusé se dit "désolé" et campe sur sa version des faits au deuxième jour du procès

L'ancien maître-chien âgé de 38 ans est jugé, à Chambéry, pour le meurtre du jeune caporal Arthur Noyer.  

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nordahl Lelandais témoigne lors de son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, le 4 mai 2021 à Chambéry (Savoie). (MARIE WILLIAMS / AFP)

"Désolé Arthur". Lors du deuxième jour de son procès à Chambéry (Savoie) pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a donné sa version des faits. L'accusé s'est adressé directement, retenant ses larmes, au portrait posé aux pieds des proches du caporal, qu'il a de nouveau reconnu avoir battu à mort.

L'ancien maître-chien a remonté le fil de cette nuit du 11 au 12 avril 2017, sans varier de la version donnée aux enquêteurs durant l'enquête et la reconstitution : une bagarre pour un motif futile qui aurait mal tourné sur un parking de la banlieue de Chambéry.

"Coup de poing"

"Désolé Arthur, je sais que tu es face à moi aujourd'hui, a ainsi déclaré Nordahl Lelandais, alors qu'il évoquait le corps du caporal Noyer gisant au sol. "Je dis ce qu'il s'est passé. Désolé pour ta famille qui doit être très peinée de ce qu'elle entend, mais je vous dis la vérité."

Il avait fait le récit de cette nuit fatale au militaire quelques minutes plus tôt, expliquant avoir vu un homme, Arthur Noyer, à "un rond-point", alors qu'il rentrait chez lui. L'accusé raconte alors l'avoir laissé prendre place dans sa voiture grise et conduit à Saint-Baldoph, près de Chambéry, à sa demande puis de s'être arrêté sur un parking. "J'ai senti un certain énervement" du caporal dit-il.

S'ensuit, raconte Nordahl Lelandais, une altercation. "Il me met un coup de poing", explique-t-il."De là s'engage une bagarre, je réplique avec des coups de poing, je me bats." 

"Sur le moment, je ne réalise pas, mais je vois qu'il est tombé. Je m'avance vers lui pour essayer de le réveiller. Je sens qu'il n'y a plus de mouvement de sa part", raconte-t-il, affirmant avoir improvisé un massage cardiaque. Le reste correspond à sa version donnée lors de l'instruction. Il explique avoir hésité, puis décidé de mettre le corps dans le coffre, avant de prendre la route pour le massif des Bauges où il déposera le cadavre.

Alors que l'accusé campe sur sa version, les parties civiles, peu sensibles à ses excuses, sont se montrées excédées. "C'est du cinéma pour nous, a réagi devant la presse Bernard Boulloud, avocat de la famille Noyer. Malheureusement, il va faire souffrir la famille [...] jusqu'au bout." Nordahl Lelandais sera interrogé sur la nuit des faits jeudi. Le verdict attendu autour du 12 mai.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.