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Affaire Jubillar : une voisine du couple confirme avoir entendu "des cris d'effroi" le soir de la disparition de Delphine Jubillar

La mère de famille dit ne pas être intervenue ce 15 décembre 2020 parce qu'elle avait d'abord cru à "une bagarre entre chiens". Elle dit avoir par la suite "beaucoup culpabilisé".

Article rédigé par franceinfo, David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La maison du couple Jubillar à Cagnac-les-mines (Tarn), le 19 décembre 2021. (FRED SCHEIBER / AFP)

Entendue pour la deuxième fois en janvier dernier, une voisine du couple Jubillar à Cagnac-les-Mines (Tarn) a assuré aux deux juges d'instruction chargés du dossier avoir entendu des "cris d'effroi" le soir de la disparition de Delphine Jubillar, le 15 décembre 2020. Nous avons pu consulter le compte-rendu de ces auditions, confirmant les informations d'Actu Toulouse et du Parisien Aujourd'hui en France.

"On sentait vraiment que cette dame avait peur"

Ce soir-là, cette mère de famille d'une cinquantaine d'années est sortie fumer une cigarette devant le pas de la porte de sa maison, située à une centaine de mètres du domicile des Jubillar. Elle a confirmé avoir entendu aux alentours de 23h des "cris de femme".

La voisine décrit des cris "nets", "pas étouffés", mêlés à des aboiements de chiens. "Ce sont les chiens qui m'ont fait peur, parce que j'ai imaginé que c'était une bagarre entre chiens", a-t-elle précisé aux deux magistrates. Elle pensait alors que "cette dame [criait] peut-être pour les séparer". Lors de son audition, cette habitante de Cagnac-les-Mines a employé le terme "cris d'effroi". "J'y tiens, c'est vraiment le terme que j'emploie, on sentait vraiment que cette dame avait peur".

Cette femme est ensuite rejointe par sa fille, alors âgée de 11 ans. Également entendue en janvier 2022, la fillette a expliqué avoir "au début entendu des chiens", puis "une voix aiguë" qui "criait". "Elle criait, c'était un cri de peur", "c'étaient pas des mots", a-t-elle ajouté. Selon l'enfant, ces cris ont "continué jusqu'à ce que les chiens arrêtent d'aboyer".

La mère de famille a "beaucoup culpabilisé"

Face aux magistrates qui lui ont demandé pourquoi elle n'avait pas prévenu les secours, la mère de famille a expliqué qu'elle était persuadée qu'il s'agissait "d'une bagarre de chiens, que cette dame ne savait pas comment faire". "Peut-être que j'aurais appelé les gendarmes pour leur signaler les cris de la femme, si je n'avais pas entendu les chiens", a-t-elle affirmé. La voisine a précisé avoir eu "peur de [se] retrouver avec les chiens, de [se] faire mordre". "Je n'étais pas très courageuse pour aller voir", a-t-elle admis, avant d'ajouter qu'elle a "beaucoup culpabilisé".

Le couple Jubillar possédait deux chiens. Delphine Jubillar a disparu en décembre 2020 dans le Tarn, son corps n'a jamais été retrouvé. Son époux Cédric Jubillar est mis en examen pour meurtre aggravé depuis juin 2021. Il continue de clamer son innocence. Sa quatrième demande de mise en liberté a été rejetée ce mardi 22 mars.

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