Deux policiers suspendus après une altercation armée avec des jeunes
Les circonstances du drame qui s’est joué dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris restent aujourd’hui encore assez floues. Les trois enquêtes, l’une de la 2e division de police judiciaire (DPJ), l’autre de la "police des polices" et une troisième, administratrive, devraient permettre d’en savoir rapidement un peu plus. Seule certitude pour l’instant, les deux policiers de la brigade ferroviaire sont passablement éméchés, lorsque l’altercation éclate avec une bande d’une dizaine de jeunes, dont certains se trouvent à bord d’une voiture au niveau du passage Brady, rue du Faubourg Saint-Denis (Paris Xe).
Il est environ 2h du matin, les fonctionnaires sortent d’un bar où ils ont enchaîné les tournées depuis la fin de leur service, à minuit. Une bagarre éclate. L’un des policiers dégaine et ouvre le feu à sept reprises avec son arme de service en direction de la voiture des jeunes. Trois sont blessés dont l’un, plus grièvement touché au dos, serait ce matin entre la vie et la mort. Les deux autres sont plus légèrement atteints.
Les deux fonctionnaires, dont l'un a eu la mâchoire fracturée au cours de la bagarre, ont été interrogés par l’Inspection générale des services (IGS) et les quatre jeunes légèrement blessés, par la 2e DPJ. La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a décidé de suspendre les fonctionnaires à titres conservatoire.
Au regard de l’état d’ébriété présumé des deux policiers, les réactions syndicales sont plus que prudentes. "Il faut continuer à faire confiance aux fonctionnaires de police mais les auteurs de ces faits-là doivent être punis, " affirme Nicolas Comte, secrétaire-général du SGP-Force Ouvrière. Pour éviter ce genre de dérapage, la solution serait peut-être de permettre -ou contraindre- les fonctionnaires à laisser leur arme au commissariat à la fin de leur service, même si cette mesure n’est pas facile à mettre en place.
Gilles Halais avec agences
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