Deux policiers grièvement blessés par balle dans le commissariat du 13e arrondissement de Paris par un homme qui venait d'être interpellé

Le suspect, arrêté un peu plus tôt pour l'agression d'une femme, s'est emparé de l'arme d'un des fonctionnaires. Le pronostic vital d'un des agents est engagé.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'hôtel de police du 13e arrondissement de Paris, le 27 avril 2018. (ALEXIS SCIARD / IP3 PRESSE / MAXPPP)

Deux policiers ont été gravement blessés par balles par un homme dans les locaux du commissariat du 13e arrondissement de Paris, jeudi 9 mai, ont appris franceinfo et France Télévisions de sources policières. Le suspect, interpellé un peu plus tôt pour l'agression au cutter d'une femme, "a subtilisé" l'arme d'un agent lors de sa "prise en charge" avant d'en "faire usage", a déclaré sur franceinfo le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qui s'est rendu sur place jeudi soir.

Les deux agents touchés, âgés de 33 ans, ont d'abord été pris en charge par leurs collègues puis par les sapeurs-pompiers de Paris, avant d'être évacués vers des hôpitaux parisiens. Le pronostic vital d'un des policiers était toujours engagé vendredi matin, a souligné Laurent Nuñez.

La scène a été filmée, l'IGPN exploite les images 

Le suspect, qui a été "neutralisé", a lui-même été gravement blessé au thorax par un tir, mais son pronostic vital n'est pas engagé. Il avait été arrêté autour de 22 heures, après avoir "violemment agressé une femme dans un immeuble du quai de la Gare", a relaté Laurent Nuñez.

Le préfet de police a précisé que l'individu est "rentré chez cette personne", l'a lacérée à coups de cutter "et les équipes [de police] ont été obligées de défoncer la porte (...) pour mettre hors de danger cette femme". Il a ajouté que cet homme "était manifestement très excité", à tel point que les policiers ont dû faire usage d'un "taser à plusieurs reprises".

Le suspect, âgé de 32 ans et de nationalité française, selon une source policière, a ensuite été amené au commissariat central, situé non loin. Alors qu'il se trouve dans les locaux et qu'il "souffle dans l'éthylotest", l'homme parvient à "subtiliser l'arme" d'un des agents. Il tire sur deux policiers, les blessant grièvement, avant d'être lui-même atteint par un tir de riposte et blessé au niveau du thorax.

Les faits se sont déroulés dans le local éthylomètre. La scène a été filmée et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) exploite des images, a appris franceinfo de sources concordantes.

Trois enquêtes ouvertes

Le mis en cause "est inconnu de la police et de la justice", a souligné à France Inter le parquet de Paris. "Son état de santé ayant nécessité son hospitalisation immédiate, la mesure de garde à vue initialement prise pour l'infraction de tentative de meurtre sur la femme a été levée dès sa conduite à l’hôpital", a ajouté cette même source. 

Trois enquêtes ont été ouvertes, a précisé le parquet à franceinfo. Deux sont confiées à la police judiciaire, l'une pour "tentative de meurtre" sur la femme agressée plus tôt, l'autre pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique", c'est-à-dire les deux policiers. La troisième enquête a été confiée à l'IGPN (la "police des polices") pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique", comme c'est toujours le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme. Les investigations devront notamment préciser les circonstances des faits, l’identité du mis en cause, ainsi que ses éventuels liens avec la femme victime.

Les effectifs du commissariat sont "très affectés", a également déclaré Laurent Nunez jeudi soir, évoquant "beaucoup d'émotion" après "ces faits extrêmement graves". Le préfet de police a salué "leur courage" et "leur réactivité" pour intervenir rapidement. La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, s'est également rendue sur les lieux.

Plusieurs syndicats de police ont par ailleurs exprimé leur soutien aux victimes. "Le métier de policier n’a rien d’anodin, c’est au péril de leur vie que les policiers interviennent quotidiennement"a réagi l'Unsa Police sur X. "Les policiers sont en danger même à l'intérieur de leur commissariat", a écrit le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck, sur ce même réseau social, appelant à un "choc d'autorité".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.