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Deux femmes en niqab condamnées à des amendes par le tribunal de Meaux

Ce ne sont pas les premières femmes à avoir été verbalisées pour port du voile intégral sur la voie publique. Mais ce sont les premières à porter l'affaire devant le tribunal de police. En l'occurrence celui de Meaux, la ville de Jean-François Copé, l'inspirateur de la loi contre le niqab. Le tribunal les a donc condamnées à une amende. L'occasion pour une homologue intégralement voilée, Kenza Drider, présente à la sortie du tribunal, d'annoncer sa candidature à la présidentielle.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
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Les deux femmes, Hind Ahmas, 32 ans, et Najate Naït Ali, 36 ans, ont été condamnées par le tribunal d'instance de Meaux pour avoir manifesté, intégralement voilées, devant la mairie de Meaux, le 5 mai dernier, précisément contre "la 1ère amende" anti-niqab du député-maire de la ville Jean-François Copé.

Leur avocat avait plaidé la relaxe, estimant que la loi était inapplicable. Mais les magistrats en ont jugé autrement, puisqu'ils les ont condamnées à 120 et 80 euros d'amende. En revanche, le tribunal leur a épargné le stage de citoyenneté requis par le parquet.
_ Ces amendes ne sont pas inédites. Mais c'est la première fois qu'elle sont prononcées par un tribunal. Jusqu'à présent, les contrevenantes s'en étaient acquittées sur place au policier qui venait de les verbaliser ou au commissariat où elles étaient ensuite convoquées.

L'audience elle-même pourtant avait mis en lumière la complexité de l'affaire. L'une des deux femmes s'était présentée le jour J, en juin dernier, au tribunal de Meaux mais n'avait pu entrer... à cause du voile sur son visage qu'elle refusait de lever. Et huit autres femmes, voilées, venues la soutenir s'étaient à leur tour fait verbaliser.
En 2012, une candidate en niqab

Après leur condamnation, les deux jeunes femmes ont fait savoir qu'elles se pourvoiraient en cassation. Et en cas de confirmation des amendes, n'hésiteraient pas à se tourner vers la Cour européenne des Droits de l'Homme.
_ Une occasion de faire entendre leur voix. Toutes deux sont activement soutenues par l'association Touche pas à ma constitution, qui se fait fort de défendre le droit des femmes voilées. Par Rachid Nekkaz, un homme d'affaire qui a constitué un fonds d'un million d'euros dès juillet 2010 pour payer toutes les amendes des musulmanes verbalisées en France. Et par Kenza Drider (sur la photo), une Avignonnaise, qui a profité de l'occasion pour annoncer ce matin sa candidature à la présidentielle de 2012 en tant que "candidate de la liberté". Cette autre jeune femme porte le niqab depuis 13 ans et avait été la seule voilée auditionnée par la mission parlementaire sur le voile intégral en 2009.

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