Des jurés en correctionnelle ? Michel Mercier veut surtout "écouter" les magistrats
C'est encore un inconnu du grand public. Le nouveau Garde des Sceaux, le centriste Michel Mercier, sort progressivement de l'ombre. Il était d'ailleurs assez attendu au tournant, aujourd'hui, au congrès annuel de l'Union syndicale des magistrats.
Car depuis mardi le monde de la justice est en effervescence. Depuis l'idée émise par Nicolas Sarkozy de créer des jurys populaires en correctionnelle. Pour les délits les plus graves. Une façon comme une autre, pour le chef de l'Etat, de réconcilier les Français avec la justice...
_ “Cela demande réflexion”, s'est borné à déclarer Michel Mercier. Qui s'est bien gardé de contredire la volonté présidentielle. “J'entends bien associer les magistrats à cette réflexion”.
Les magistrats, eux, ne voient pas d'un très bon œil cette idée. Sur le mode : juger, c'est un métier. “On n'imagine pas un instant de demander aux patients d'aller opérer dans les blocs opératoires, je ne comprends pas pourquoi on demande aux citoyens de venir juger en audience correctionnelle dans les affaires compliquées”, a commenté Christophe Régnard, le président de l'USM.
_ Avant d'ajouter : le ministre “a manifestement la volonté de travailler avec nous, on va voir.”
Pour une entrée en matière, c'est plutôt réussi. D'autant que Michel Mercier n'a rien dit sur une autre réforme qui, elle, a fait se dresser les magistrats comme un seul homme, celle qui prévoit la suppression du juge d'instruction. Une manière de l'enterrer définitivement ?
Guillaume Gaven, avec agences
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