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Dernière semaine du procès Clearstream : la parole à l’accusation

Puisque Nicolas Sarkozy n’a pas renoncé à sa constitution de partie civile, son avocat Me Thierry Herzog unira dès cet après-midi ses efforts à ceux, demain mardi, du procureur de Paris pour tenter de faire condamner Dominique de Villepin. Le procès Clearstream s’achèvera vendredi, après les plaidoiries de la défense. La décision du tribunal correctionnel sera mise en délibéré…
Article rédigé par franceinfo
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S’ils croient tous deux Dominique de Villepin coupable de "complicité de dénonciation calomnieuse", l’avocat Thierry Herzog et le procureur Jean-Claude Marin divergent en revanche sur son rôle dans la manipulation menée en 2004 sur les listings Clearstream.

Tout au long du procès, le premier a cherché à démontrer que Villepin était parmi les investigateurs de la manipulation. Me Thierry Herzog, qui plaidera cet après-midi au nom du chef de l’Etat, est un ami personnel de Nicolas Sarkozy. Ses contradicteurs lui reprochent d’ailleurs d’avoir fait de ce procès, à l’instar de son client, une affaire personnelle.

Le second, le procureur Jean-Claude Marin, a limité son accusation à un rôle supposé de "complice par abstention". Une thèse qu’il avait déjà soutenue dans son réquisitoire de fin d’instruction, écrit en 2008. Aux yeux du procureur, l’ancien Premier ministre n’a pas fomenté la manipulation, il n’y a pas participé directement, mais il a sciemment négligé d’y mettre fin à l’été 2004, en ne prévenant pas l’autorité judiciaire qu’il s’agissait de faux, alors qu’il était au courant. Le procureur Jean-Claude Marin s’exprimera mardi.

Pressions politiques et volte-face

Du côté de la défense, les avocats de Dominique de Villepin – Mes Olivier Metzner, Henri Leclerc, Olivier D’Antin et Luc Brossolet – ne manqueront pas d’insister de nouveau, mercredi, au cours d’une longue journée de plaidoiries, sur ce qu’ils voient comme des pressions politiques. Pressions dont le procureur Jean-Claude Marin, hiérarchiquement sous l’autorité du ministère de la Justice, est selon eux l’instrument.
_ Pendant l’enquête, rappellera la défense, quand Dominique de Villepin était à Matignon, Jean-Claude Marin refusait de le poursuivre et voyait son rôle comme celui d’un simple témoin. Le procureur a fait volte-face en 2008, après l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

Suivront jeudi et vendredi les plaidoiries des avocats des autres prévenus, l’ancien vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin, l’informaticien Imad Lahoud, le journaliste Denis Robert et l’auditeur Florian Bourges.

Les audiences se refermeront vendredi.
_ La décision du tribunal correctionnel sera mise en délibéré.

Gilles Halais, avec agences

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