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Décès d'un journaliste français en Ukraine : "Nous procéderons à notre propre enquête", affirme le PDG de l'AFP

Les missions de l'agence de presse sur le front Est sont suspendues pendant quelques jours.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une photo d'Arman Soldin, le 10 mai 2023, à Londres. (JUSTIN TALLIS / AFP)

"Le métier de journaliste, sur les terrains de conflits, est un métier dangereux. Sa mort nous le rappelle", réagit sur franceinfo jeudi 11 mai, Fabrice Fries, président-directeur général de l'AFP, après la mort en Ukraine du journaliste Arman Soldin. "C'est un choc pour tout le monde", souligne-t-il saluant l'ouverture d'une enquête par le parquet national antiterroriste pour crime de guerre.

L'AFP "se tient à disposition du parquet" et "tous les interlocuteurs sur place sont disponibles", a-t-il souligné. "Nous avons déjà fourni au parquet les identités de tous ceux qui étaient sur le terrain", précise Fabrice Fries.

"Il faut établir les faits, nous procéderons pour notre part à notre propre enquête."

Fabrice Fries

à franceinfo

Arman Soldin, coordinateur vidéo de l'Agence France-Presse en Ukraine, a été tué mardi après-midi lors d'une attaque de roquettes dans l'est du pays, non loin de Bakhmout. Le journaliste de 32 ans évoluait alors dans une équipe de cinq personnes "multimédia". "C'était près de la ligne de front, il accompagnait des soldats ukrainiens pour témoigner de leur mission", détaille Fabrice Fries. Une zone, selon lui, "qui était censée ne pas être très dangereuse, non classée zone rouge".

"Maintenant la guerre d'Ukraine à cette particularité que c'est une guerre à l'ancienne, une guerre d'artillerie avec des obus qui peuvent tomber selon que vous êtes proche de la ligne du front, mais aussi à Kiev, ou dans des lieux considérés comme très éloignés, comme tranquilles", rappelle le patron de l'AFP.

Une assistance psychologique va être mise en place

Une cellule d'assistants psychologiques sera mise rapidement en place à l'AFP. "Notre travail aussi maintenant, c'est de s'occuper de la famille", mais également "de l'équipe qui est en Ukraine et qui a vécu ce drame", confie Fabrice Fries. À leur retour, un debrief des événements aura "naturellement lieu". "Nous le faisons systématiquement après chaque rotation en Ukraine", explique-t-il. Un debrief nécessaire pour reprendre les reportages sur le terrain.

D'ici là, Fabrice Fries reconnaît que l'AFP va "appuyer sur le bouton pause" pendant quelque temps. "Les missions sur le front Est sont suspendues pendant quelques jours avant justement de pouvoir avoir tous les éléments, d'avoir ce debrief, de s'occuper des équipes". Pour autant, "pas question d'abandonner". "On réenclenchera la machine dans quelques jours", assure le PDG de l'AFP.

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