Début du procès de Toni Musulin, le convoyeur-braqueur
La requête des avocats de la défense qui paralysait toute la procédure depuis le 25 mars et menaçait ce procès, portait sur les conditions d'interpellation du convoyeur et de sa remise par la principauté de Monaco aux autorités françaises. Ce pourvoi aurait dû nécessiter un examen immédiat, ce qui aurait empêché que le dossier soit jugé sur le fond. Mais la chambre criminelle de la Cour de cassation a préféré le rejeter in extrémis hier après-midi.
D'après le parquet, "le procès peut donc se tenir normalement", pour le vol de 11,6 millions d'euros fin 2009 à Lyon et pour une tentative d'escroquerie à l'assurance remontant à mai 2009 : il aurait déclaré le vol de sa Ferrari, alors qu'il est soupçonné de s'être rendu en Serbie au volant de celle-ci à la même période.
Le braquage -"casse du siècle"-, l'ancien convoyeur de la société suédoise Loomis le reconnaît. Tout le monde se souvient de ce 5 novembre, où il avait faussé compagnie à ses collègues, en plein convoyage, en emportant le fourgon et les fonds qui s'y trouvaient. Seuls neuf millions ont été retrouvés, alors que la somme était estimée à 11,6 millions. Chiffre que remettent en cause d'ailleurs ses avocats. Ils contestent le calcul du butin et déplorent l'absence de reconstitution du vol.
_ La tentative d'escroquerie, en revanche, Toni Musulin la nie. Pour ces deux délits, il encourt cinq ans d'emprisonnement.
Restent quelques zones d'ombre, dans cette affaire digne du scénario d'un polar. Pourquoi Toni Musulin a-t-il décidé de se rendre ? Pourquoi à la police de Monaco ? Qu'a-t-il fait de ses 11 jours de cavale ? Enfin reste-t-il bien deux millions et demi d'euros dans la nature, comme le subodorent les enquêteurs ? Deux millions et demi qui attendraient au chaud leur propriétaire au sortir de son éventuelle peine de prison...
Cécile Quéguiner avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.