Cyclisme : Bernard Sainz condamné à trois ans de prison
Il a annoncé son intention de faire appel et ne sera donc pas immédiatement écroué. L'affaire concerne un trafic de produits dopants au profit du peloton en 1998 et 1999, qu'il a toujours nié. Jugé à ses côtés, l'avocat Bertrand Lavelot, ancien conseil du coureur Richard Virenque, qui fut le héros malheureux du "Tour de France de la honte" 1998, a été en revanche relaxé.
Reconnu coupable de "détention et cession de substances vénéneuses et de produits dopants", "exercice illégal de la médecine" et "facilitation d'usage de produits dopants", Bernard Sainz, 64 ans, qui se présente comme "soigneur" ou "homéopathe", doit son surnom de "Mabuse" à un sulfureux personnage du cinéaste Fritz Lang, dans les années 30.
Cette enquête, lancée lors du Tour 1998 où avait déjà éclaté le scandale Festina, avait abouti à une série d'arrestations et de perquisitions en mai 1999 dans le peloton, mais les coureurs poursuivis ont bénéficié d'un non-lieu, le dopage ne constituant pas un délit pénal. Bernard Sainz a fait deux séjours en prison dans cette affaire, durant l'enquête. Au procès, il a continué à nier les faits. "Ca fait 35 ans que je recommande des produits homéopathiques", a-t-il dit.
Le tribunal ne disposait pas de preuves matérielles mais d'écoutes téléphoniques et des dépositions de nombreux coureurs qui l'ont accusé, dont Philippe Gaumont, et le Belge Frank Vandenbroucke, qui l'a qualifié de "gourou diabolique", l'accusant de faire commerce d'hormones de croissance, de testostérone, de corticoïdes et d'EPO. En juin 2005, Bernard Sainz a été mis en examen et écroué encore pendant un temps à Alençon dans une autre enquête sur un éventuel dopage de chevaux de courses, toujours en cours.
Caroline Caldier avec agences
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