Meurtre sur l'A55 près de Marseille : "Une scène de crime idéale pour les auteurs de règlement de comptes"
Dans la soirée de jeudi, une course poursuite sur l'autoroute A55 entre Martigues et Marseille a fait un mort. Pour le journaliste Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme, interrogé sur franceinfo, vendredi, cette histoire ressemble à un "règlement de comptes".
Une course-poursuite sur l'A55 entre Martigues et Marseille avec échanges de coups de feu, jeudi 16 février, dans la soirée peu avant 23h, a fait un mort. Deux voitures ont également été incendiées. Pour le journaliste de "Marianne", Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme et auteur des “Nouveaux Caïds”, à paraître dans un mois, cela ressemble à une histoire de "règlement de comptes", sur une "scène de crime idéale".
franceinfo : Une telle fusillade sur une autoroute autour de Marseille, est-ce une première ?
Frédéric Ploquin : Non, c'est déjà arrivé. Une portion d'autoroute pour des assassins, des gens qui veulent éliminer quelqu'un, c'est une sorte de piège idéal. On est dans sa voiture et on ne peut pas en sortir. Il n'y a pas de routes latérales pour en sortir. On ne peut qu’accélérer ou ralentir. Donc les auteurs de règlement de compte considèrent que c'est la scène de crime idéale, car celui qui est ciblé sait qu'il est ciblé. Il prend donc énormément de précautions dans ses sorties, or sur l'autoroute, il est piégé.
Ce crime intervient 10 jours après l'assassinat d'un caïd marseillais, abattu d'une cinquantaine de balles. C'était le parrain de la drogue des quartiers nord, est-ce que cela peut avoir un lien ?
Tant qu'on n'a pas l'identité de la victime, on ne peut pas se prononcer. Mais avec 27 morts en 2016 dans le cadre de règlements de comptes à Marseille, on voit bien qu'il y a plusieurs conflits en cours. On a, par exemple, deux clans qui se livrent une vendetta pure, sur fond de trafic de stupéfiants. Ils sont issus de la même cité et, ça peut surprendre, sont issus de la même famille. Ces individus sont même tous enterrés dans le même cimetière, en Algérie, à quelques mètres les uns des autres. Et celui qui a été tué il y a quelques jours, après son cousin, après son frère, savait que ce serait son tour.
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