Cherbourg : ce que l'on sait du viol avec "actes de barbarie" sur une femme à son domicile
Une habitante de Cherbourg (Manche) est hospitalisée, dans un état grave, après des "faits d'une grande violence" survenus à son domicile début août, selon le procureur de la République de Cherbourg, Pierre-Yves Marot. Dans cette affaire, un homme de 18 ans a été mis en examen pour "viol accompagné de tortures ou actes de barbarie", a appris franceinfo de source proche du dossier, samedi 12 août. Le suspect, déjà connu pour des faits de violence sexuelle, a été placé en détention provisoire et a reconnu les faits. Franceinfo vous résume ce qu'il faut savoir de cette affaire qui fait réagir le monde politique.
Une femme violemment agressée à son domicile
Selon une source proche du dossier à franceinfo, une femme de 29 ans a contacté les secours, le 4 août, indiquant avoir été victime d'une violente agression de la part d'un homme qui s'est introduit à son domicile, dans le centre-ville de Cherbourg. Elle déclare qu'il l'a frappée à plusieurs reprises au visage et sur le corps et violée, en utilisant notamment un manche à balai. Toujours selon la même source, "elle avait déjà vu" cet homme "mais ne le connaissait pas".
La victime a été hospitalisée en urgence et plongée dans un coma artificiel, à cause de lésions graves au niveau du colon et de l'intestin, de fractures des côtes et d'un risque élevé de choc septique. "Le pronostic vital de la victime est toujours, à ce jour, engagé", a assuré le 13 août à franceinfo Dorothée Thoumyre, substitut du procureur de Coutances (Manche), où la procédure a été transférée. Une cellule psychologique a été ouverte à l'hôpital Pasteur de Cherbourg, où la victime a été hospitalisée, pour aider le personnel soignant à surmonter le choc lié à l'ampleur des blessures de celle-ci, rapporte aussi France Bleu Cotentin.
Un jeune homme mis en examen pour "viol avec actes de barbarie"
Un homme de 18 ans a été interpellé chez sa mère, à Cherbourg, jeudi, confondu par son ADN et par la localisation de son téléphone portable, selon une source proche du dossier à France Bleu Cotentin. Placé en garde à vue, il a fini "par reconnaître laconiquement les faits susceptibles de lui être imputés", selon le procureur de Cherbourg.
Il a ensuite été mis en examen pour "viol avec actes de barbarie", ont appris France Bleu Cotentin du parquet et franceinfo de source proche du dossier, samedi 12 août. Une information judiciaire pour "viol accompagné de tortures ou actes de barbarie" a été ouverte. Ces faits peuvent être punis de la réclusion criminelle à perpétuité.
Le suspect, placé en détention provisoire, était "déjà connu défavorablement de la justice", a souligné Dorothée Thoumyre. "Il ressort du casier judiciaire de l'intéressé qu'il a été condamné à cinq reprises par le juge des enfants et le tribunal pour enfants pour des faits d'atteintes aux biens et de violences", a précisé le parquet de Coutances dans un communiqué lundi soir. "Une procédure d'agression sexuelle à l'encontre de sa sœur est actuellement en cours d'enquête, sans qu'il ne soit possible à ce stade de déterminer si ces faits sont ou non établis", ajoute Dorothée Thoumyre. "En outre, une procédure de viol sur mineur initiée en 2019 a été classée sans suite par le parquet en 2020, au motif que l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée", précise-t-elle.
De vives réactions politiques, notamment à l'extrême droite
Le monde politique français s'est exprimé sur le drame. L'ancien candidat à la présidentielle, Eric Zemmour, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles et condamné pour injure raciste, a dénoncé sur Twitter un "francocide", alors que plusieurs médias ont présenté le suspect comme porteur d'un prénom d'origine arabo-musulmane.
De son côté, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a évoqué un "viol atroce" relégué "au rang de fait divers" en raison de la "banalisation de l'horreur". Il désigne la victime comme une "énième vie brisée par la barbarie qui gagne la France".
Le maire socialiste de Cherbourg, Benoît Arrivé, a exprimé sa "très vive émotion" et partagé sa "solidarité" avec la victime et ses proches, dans un communiqué diffusé samedi. "Je partage avec nos concitoyens la stupéfaction et la tristesse que suscite cet acte, mais m'abstiendrai de tout commentaire afin de laisser la justice agir dans la sérénité", a ajouté l'élu.
"Devant cet acte barbare et ignoble, mes pensées vont pour cette jeune femme agressée et violée", a de son côté écrit sur Twitter le député Renaissance de la Manche Stéphane Travert. La députée écologiste Sandrine Rousseau a aussi exprimé sa "solidarité" et son "soutien" envers la victime. "Les violences masculines transcendent les cultures, les religions et, surtout, surpassent votre racisme", a-t-elle ajouté dans un autre message, rappelant que les auteurs de violences sexuelles "ont toutes les couleurs de peau".
"Un criminel doit être condamné pour ses crimes qu'ils s'appellent Oumar, Francis, Michel, Emile, Guy ou Patrice. (...) Se servir d'un acte odieux pour sous-entendre que les immigrés sont des violeurs est raciste", a pour sa part écrit sur Twitter le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.