Ce que l'on sait de la mise en examen d'une employée de maison de retraite pour empoisonnements
Selon le parquet de Chambéry, elle aurait tenté d'empoisonner trois autres pensionnaires.
Une aide-soignante de la maison de retraite de Jacob-Bellecombette (Savoie) a été mise en examen, jeudi 12 décembre, pour six empoisonnements et trois tentatives d'empoisonnements sur des pensionnaires, en octobre et en novembre.
Qui est la suspecte ?
Il s'agit d'une jeune femme de 30 ans. Selon Le Dauphiné libéré, elle est employée dans la maison de retraite du Césalet Dessous, rattachée au centre hospitalier de Chambéry, depuis août 2012. Elle avait auparavant travaillé dans d’autres services de l’hôpital.
"Elle a été identifiée depuis quelque temps comme quelqu’un de fragile et était suivie par la médecine du travail", écrit le quotidien régional. Dans ses colonnes, le directeur de l’hôpital, Guy-Pierre Martin, affirme toutefois qu'il "n’y avait pas de raison de la déclarer inapte". La vice-procureure de Chambéry, Dietlind Baudoin, a précisé que la jeune femme avait récemment perdu sa mère, dont elle s'était beaucoup occupée.
Que lui reproche-t-on ?
Placée en garde à vue mardi par la police judiciaire, l'aide-soignante a reconnu avoir administré un "cocktail de psychotropes" à neuf pensionnaires, pour "soulager leurs souffrances", sans parler d'euthanasie, a indiqué la vice-procureure.
"Toute la difficulté dans cette affaire, c'est le problème de l'intention homicide", a souligne une source proche de l'enquête, qui précise que les victimes étaient, "pour la plupart", "âgées, voire très âgées" et souffraient "de pathologies lourdes".
Une déclaration nuancée jeudi dans l'après-midi par la vice-procureure, selon qui les victimes "n'étaient pas en fin de vie". Elles étaient octogénaires et "en bonne santé, avec les fragilités psychologiques et physiques liées à leur âge", a-t-elle précisé. "On n'était pas du tout dans un accompagnement ou une volonté d'accompagnement à la fin de vie", a-t-elle encore ajouté.
Comment l'affaire a-t-elle été découverte ?
Le 27 novembre, une pensionnaire de 84 ans avait sombré brutalement dans le coma, avant de mourir deux jours plus tard. Etonnée par la dégradation brutale de son état, la direction de l'hôpital avait signalé les faits au procureur après avoir pris connaissance d'analyses révélant un taux anormal de psychotropes. Les policiers se sont alors interrogés sur d'autres faits troublants dans cette maison de retraite.
"La direction a également pris toutes les mesures de soutien psychologique afin d'accompagner les équipes soignantes, qui sont particulièrement affectées", indique également un communiqué de l'établissement.
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