Ce que l'on sait du cambriolage à la voiture bélier de la cathédrale d'Oloron-Sainte-Marie
Des objets liturgiques ont été dérobés, dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 novembre, dans l'édifice classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
La vitrine qui abritait une partie du trésor est vide. La cathédrale d'Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) a été la cible d'un spectaculaire cambriolage, dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 novembre. Les casseurs ont projeté une voiture bélier contre la porte de l'édifice religieux, avant de scier les grilles du trésor pour le piller. Voici les premiers éléments dont on dispose.
Comment ont procédé les cambrioleurs ?
Vers deux heures du matin, des riverains ont prévenu la mairie "qu'une voiture-bélier qui contenait un tronc d'arbre s'était approchée de la cathédrale et avait enfoncé la porte latérale", a Hervé Lucbéreilh, maire d'Oloron-Sainte-Marie à franceinfo. Certains témoignages évoquent la présence de trois personnes encagoulées. L'entrée visée est située sur la façade ouest de la cathédrale. Selon les premiers éléments de l'enquête, les auteurs du casse avaient en effet installé une souche d'arbre à l'avant d'un véhicule, pour enfoncer la porte, explique à l'AFP le directeur général des services de la ville Laurent Paris, confirmant une information d'Europe 1.
Qu'ont-ils volé ?
À l'intérieur, les cambrioleurs ont fait main basse sur une partie du trésor de la cathédrale, qui réunit des objets liturgiques de valeur, dont certains en orfèvrerie, tels que des calices ou des ostensoirs. Ces pièces sont entreposées pour partie dans une chapelle, fermée par des grilles qui ont été sciées, alors qu'elles sont "pourtant très solides", précise à franceinfo l'évêque de Bayonne, Marc Aillet.
"Les voleurs sont repartis dans la précipitation, puisqu'ils ont cassé un vase et une statue, qui ont été retrouvés sur le parvis de la cathédrale", explique le maire Hervé Lucbéreilh sur France Bleu Béarn, sans donner davantage de détails sur les œuvres concernées. "Des vêtements liturgiques ont été sortis de leur chasublier [meuble servant à ranger les chasubles]" et mis à terre, précise encore Marc Aillet à franceinfo. Un inventaire devait être effectué dans la matinée, pour établir une liste précise des objets volés. La gendarmerie scientifique a déjà pu effectuer des relevés.
Quelles sont les réactions ?
“Ce n’est pas une profanation, mais c'est un vol sacrilège", a résumé pour franceinfo l'évêque Marc Aillet. "Je partage l'émoi des paroissiens et des habitants d'Oloron-Sainte-Marie. Ce genre d'opérations se multiplie en France. Il n'y a plus le respect de rien." Ces pièces d'orfèvrerie, transmises au fil du temps, appartiennent à la commune, mais cela "touche évidemment l'Eglise par affectation", poursuit l'évêque.
Étape des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, la cathédrale, un des joyaux touristiques du Béarn, est inscrite par l'Unesco depuis 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. "Le préjudice est considérable pour la ville", a également réagi le maire au micro de France Bleu Béarn. Pas tellement financier. C'est plutôt une valeur sentimentale. Le trésor fait partie intégrante de la cathédrale et de la vie du quartier samaritain."
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