Carte judiciaire : grève des magistrats
Le point de non-retour semble atteint. Le jour où la Garde des Sceaux doit dévoiler sa réforme de la carte judiciaire en Ile-de-France, les deux syndicats de magistrats, le SM et l'USM, ont annoncé qu'ils boycotteraient la visite. “Nous ne sommes pas là pour écouter les verdicts ministériels” explique Simone Gaboriau, déléguée du SM à la cour d'appel de Paris, qui compare cette réforme à “une machine à effacer" les tribunaux, fonctionnant avec un compas, une machine à calculer et une gomme”.
Pis encore, le Syndicat de la magistrature et les trois principaux syndicats de personnels de justice (USAJ, CGT, CFDT) lancent un appel à la grève nationale le jeudi 29 novembre.
_ Le SM devrait être rapidement rejoint par le principal syndicat de magistrats, l'USM, après réunion de ses instances dirigeantes.
Grève et rassemblement national à Paris sont au programme. Et la mobilisation ne devrait pas en rester là : le Syndicat de la magistrature espère bien y associer, qui sait, les avocats, eux aussi touchés par cette réforme... qui fait décidément l'unanimité contre elle.
“Nous sommes contre cette méthode globale. Il faut reprendre au départ avec une véritable concertation... Nous ne sommes pas opposés à une réforme de la carte judiciaire mais à l'issue d'une analyse très fine”, explique la secrétaire générale du SM, Hélène Franco.
Sur la réforme de la carte judiciaire proprement dit, en Ile-de-France (Paris et Versailles) ce sont 13 tribunaux d'instance sur 76 qui disparaissent. Et c'est tout. Aucun des 13 tribunaux de grande instance n'est touché.
_ Fini, l'objectif initial de ne garder qu'un TGI par département, et une cour d'appel par région. La réforme ne touchera que les petits tribunaux d'instance.
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