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Bertrand Cantat sort du silence : "J'ai commis l'irréparable"

Dix ans après la mort de Marie Trintignant, et alors qu'un album doit voir le jour dans un mois, le chanteur se raconte. Pour dire que, la nuit du drame, il n'a rien compris à ce qui s'était passé... Mais qu'après avoir accompagné sa compagne à l'hôpital, il a bien pensé à se suicider. "J'ai su très vite que je ne pourrais pas m'expliquer (...) Mes remords, ma souffrance, ma sensibilité, ça ne marchait pas dans cette histoire." 
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

La fin du tunnel pour Bertrand Cantat ? Dix ans après la mort de Marie Trintignant, le chanteur sort de son silence - il publie un disque dans un mois, avec Pascal Humbert, sous le nom de Detroit. Plan com' ou vrai scoop des Inrockuptibles, fidèles d'entre les fidèles, toujours est-il que Bertrand Cantat revient, pour la première fois, sur ce qui s'est passé depuis dix ans. Ce qui valait bien un article sur France Info...

La nuit du drame , pour commencer. "Je ne suis pas dans le déni, je sais que j'ai commis l'irréparable" , dit-il. Seulement, il avoue "n'avoir rien compris à ce qui s'était passé dans l'action (...) Je ne me souviens plus dans quel état on était - et pas seulement émotionnellement."  C'est en rentrant de l'hôpital qu'il réalise. Et qu'il pense à se suicider. "Je suis revenu à l'appartement. Pour me flinguer."

Le retentissement de l'affaire . Bertrand Cantat s'est senti "dépossédé de son histoire" par les médias. "J'ai su très vite que je ne pourrais pas m'expliquer (...) Mes remords, ma souffrance, ma sensibilité, ça ne marcherait pas dans cette histoire (...) Je suis devenu cet assassin qui tue sciemment."  
Et puis, il y a eu le suicide de sa femme, Kristina Rady, en 2010. "C'est affreux, abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes."  

La prison , à Vilnius puis à Muret, dans la banlieue de Toulouse. Où il envisage de changer totalement de voie. De reprendre les études. De "travailler le bois" . Et là, "c'est l'extérieur, l'administration pénitentiaire en première ligne, qui me fait comprendre qu'on m'attend ailleurs, qu'il faut faire ce que je sais faire."

La musique . Refaire un disque a été "paralysant" . "A quoi bon sortir un disque si c'est pour se faire défoncer ? Mais un truc a fini par surgir de ces questions, de ce combat." Il y a tout de même eu, au passage, la fin de Noir Désir - "un drame mineur"  au regard de ce qui a pu se passer ; "Je me suis rendu compte que Noir Désir était devenu une prison, où il fallait demander l'autorisation pour chanter" .

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