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Bastia : ce que l'on sait de l'attaque par un forcené qui a fait un mort et cinq blessés

Pour un différend au sujet d'un chien, un sexagénaire a tué une personne et en a blessé cinq autres, avant de se suicider. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Intervention de la police dans le quartier populaire de Montesoro, dans le sud de Bastia (Corse), où un forcené s'est retranché avant de se suicider, après avoir fait un mort et cinq blessés, le 30 janvier 2019.  (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Le bilan est lourd. Pour un différend au sujet d'un chien, un sexagénaire a tué une personne et en a blessé cinq autres, dont un policier, mercredi 30 janvier à Bastia. Il s'est ensuite retranché plusieurs heures dans son immeuble et a été retrouvé mort vers minuit par le Raid après s'être suicidé. Voici ce que l'on sait de cette attaque. 

Une première agression au cutter liée à un chien 

Les faits se sont déroulés dans le quartier populaire de Montesoro, dans le sud de Bastia. La piste terroriste et celle liée au banditisme ont été écartées rapidement par les enquêteurs. Selon la procureure Caroline Tharot, "un différend aurait opposé le mis en cause, Joseph Orsoni, à un de ses voisins". Ce contentieux "remonte à cinq ou six ans au sujet d'un chien", a précisé la magistrate. "Il semblerait que le chien de Joseph Orsoni ait mordu la compagne" de ce voisin.

Le sexagénaire "s'en est pris à ce voisin. C'est la première personne qu'il a blessée à l'extérieur de l'immeuble avec un cutter en portant des coups au ventre et au bras", a détaillé Caroline Tharot. Il s'agit d'un jeune homme de 23 ans "qui a été évacué à l'hôpital et n'aurait plus son pronostic vital engagé", a-t-elle précisé. Joseph Orsoni "s'en est ensuite pris à la compagne de ce voisin avec une blessure au cutter au bras".

Des tirs visent ensuite une dizaine de personnes, dont des policiers

Joseph Orsoni est ensuite "allé chercher deux fusils de chasse à canons juxtaposés avec lesquels il a tiré sur plusieurs personnes", a expliqué la procureure. "Quand je suis arrivé sur le parking, j'ai entendu des détonations", a raconté sur France Bleu RCFM Pierre Masternak, employé de l'Office public de l'habitat. "J'ai vu qu'il y avait des traces de sang par terre. J'ai appelé mon collègue, le gardien d'immeuble (...). Il m'a rejoint, on a regardé pour voir où menaient les traces de sang et c'est là qu'un monsieur a déboulé derrière nous, nous a mis en joue avec un fusil de chasse et nous a tiré dessus, a poursuivi le témoin. Il a eu mon collègue, qui a été touché à la jambe. On a réussi tous les deux à quitter le bâtiment et à se réfugier, mon collègue derrière une voiture, et le monsieur a continué à nous tirer dessus."

"Il a tenté de tirer sur une dizaine de personnes en tout", a ajouté Caroline Tharot, précisant que "le gardien de l'immeuble est décédé, atteint par un projectile à la jambe droite qui aurait touché l'artère fémorale", et que "cinq personnes ont été blessées", "trois femmes et deux hommes"

Parmi les personnes visées par les tirs figuraient "quatre policiers du commissariat de Bastia dont l'un a été blessé et conduit à l'hôpital". "Pour notre policier, a priori sa vie n'est pas en danger", a précisé mercredi soir Christophe Castaner, ajoutant qu'il était "en réanimation". Il a été blessé au cou, selon des sources policières.

L'agresseur, déjà condamné pour violences volontaires, s'est suicidé

Le forcené s'est ensuite retranché dans l'immeuble, encerclé par des policiers et gendarmes qui ont été rejoints vers 21 heures par le Raid de Marseille. "Joseph Orsoni aurait mis fin à ses jours quand les policiers sont intervenus dans l'immeuble, vers 19h30, pour essayer de sécuriser une des victimes qui se trouvait au premier étage. Il y a eu quatre coups de feu à ce moment-là, les trois premiers étaient dirigés contre les policiers et le dernier, a priori, est celui avec lequel il a mis fin à ses jours", a rapporté la procureure, précisant qu'il s'était tiré "une balle dans la tête"

L'auteur des faits, un Corse habitant le quartier, né en 1953, avait déjà été condamné à deux reprises à Ajaccio et Bastia pour des violences volontaires avec arme et menaces de mort.

Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, s'est rendu sur place dans la soirée. Il a tweeté que la victime décédée était "un agent de l'Office de l'habitat de la collectivité de Corse".

Une salle polyvalente du quartier voisin de Lupino a accueilli dans la nuit les riverains qui le souhaitaient. La session de l'Assemblée de Corse qui devait se tenir jeudi a été reportée. 

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