Attentats de 1995 : perpétuité requise contre Ramda

“Une seule réponse s'impose, celle de la fermeté.” L'avocat général avait prévenu. Son réquisitoire l'a été : la perpétuite, assortie d'une période de sûreté maximale de 22 ans. Rachid Ramda est décrit comme le “rouage essentiel” du GIA, le groupe islamique armé, qui avait revendiqué les trois attentats de 1995, à Paris. Et ses argument sont implacables: Ramda était “la courroie de transmission de Djamel Zitouni”, le chef de ce groupe en Algérie, “l'argentier (...) chargé de bien plus que de fournir l'argent ayant servi à fabriquer les bombes”. Il a notamment“ financé toute la logistique des jihadistes du GIA en France”.

Aux yeux de l'avocat général, la situation est claire : la culpabilité de Rachid Ramda ne fait plus aucun doute. Et ce, malgré les dénégations de l'accusé. Depuis son extradition de Grande-Bretagne en décembre 2005, il assure être totalement étranger à l'affaire, et se dit victime de manipulation policière. A l'audience, il a même dit souhaiter la peine de mort pour les auteurs des attentats. Les deux autres personnes déjà condamnées, Boualem Bensaïd et Smaïn Ali Belkacem, ont assuré qu'elles ne le connaissaient pas.

Selon les enquêteurs, Ramda aurait financé, depuis Londres où il était installé, les attentats du RER Saint-Michel (8 morts, environ 150 blessés le 25 juillet 1995) et ceux des stations Maison-Blanche et Musée d'Orsay qui avaient fait des dizaines de blessés en octobre de la même année.

Après les plaidoiries de la défense, le jury va délibérer -- un jury composé exclusivement de sept magistrats professionnels. Le verdict est attendu demain.