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Prise d'otages porte de Vincennes : qui était Amedy Coulibaly ?

L'homme, recherché dans l'enquête sur la fusillade mortelle jeudi 8 janvier à Montrouge (Hauts-de-Seine), a été tué vendredi 9 janvier lors de l'assaut porte de Vincennes à Paris, où il avait pris des otages, dans un magasin casher.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
La photo d'Amedy Coulibaly diffusée par la police dans le cadre de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de Vincennes, le 9 janvier 2015. (DR)

Amedy Coulibaly est mort. Le preneur d'otages de l'épicerie casher de la porte de Vincennes a été tué lors de l'assaut donné par le Raid, vendredi 9 janvier. Le jeudi 8 janvier, lendemain de la tuerie survenue à Charlie Hebdo, il est soupçonné d'avoir tué une policière municipale et blessé un agent de voirie à Montrouge (Hauts-de-Seine). 

Francetv info rassemble les éléments connus sur sa personnalité.

Inséré dans la société, mais une personnalité trouble

Né à Juvisy-sur-Orge (Essonne) le 27 février 1982, il est surnommé "Doly de Grigny", car il a grandi dans le quartier de la Grande Borne, à Grigny (Essonne), selon Libération"Ses proches parlent alors d'une 'enfance heureuse et d'une scolarité moyenne'. Coulibaly avait un BEP installateur conseil en équipement hi-fi, mais avait interrompu sa formation visant à avoir le bac", indique le quotidien.

Mais la fin de son adolescence est assez incertaine. D'après Libération, il aurait changé de comportement à l'âge de 17 ans. Selon Le Nouvel Obs, le casier judiciaire d'Amedy Coulibaly témoigne d'un lourd passé de braqueur alors qu'il n'avait même pas 18 ans. Les deux médias affirment qu'il est plusieurs fois condamné pour vol aggravé à partir de 2001, puis qu'il passe en cour d'assises pour mineur pour vol à main armée en 2004 et écope d'une peine de six ans de détention.

A sa sortie de prison, Amedy Coulibaly a décroché un contrat de professionnalisation chez Coca-Cola. D'après Le Parisien, il pourrait être l'un des jeunes qui s'apprêtent à rendre visite au président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, dans le cadre d'une journée destinée à vanter les formations en alternance.  

Mais selon Libération, c'est "une personnalité immature et psychopathique". Dans le quotidien, un expert psychologue pointe la "pauvreté de ses capacités d'introspection ainsi que le caractère très rudimentaire de la motivation de ses actes", "un sens moral très déficient" et une volonté de "toute puissance". 

Un journaliste de l'AFP a rencontré trois sœurs d'Amedy Coulibaly vendredi. Elles ne le décrivent pas comme un radical. "Il n'est pas comme ça", s'insurge l'une d'elles. "Il a fait sa vie en prison, moi ma vie à travailler", souffle une autre.

Déjà condamné pour le projet d'évasion d'une figure de l'islamisme radical

Le 18 mai 2010, Amedy Coulibaly est arrêté. Il est mis en examen et incarcéré quatre jours après, pour un projet d'évasion d'une figure de l'islamisme radical, Smaïn Aït Ali Belkacem. Ce dernier, ancien membre du Groupe islamique armé algérien, a été condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée-d'Orsay, en octobre 1995 à Paris (30 blessés).

Les enquêteurs ont réussi à retrouver sa trace car, à l'époque, "il avait pour habitude de rendre visite toutes les trois semaines à Djamel Beghal [une autre figure de l'islamisme radical français, condamné à dix ans de prison pour un projet d'attentat fomenté, en 2001, contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris] dans le Cantal, auprès duquel il cherchait des conseils d'ordre religieux'", raconte Le Point. D'après une source policière citée par l'hebdomadaire, Amedy Coulibaly affirmait à l'époque : "J'essaie d'avancer avec la religion, mais je vais doucement." Pourtant, les investigations ont montré qu'il était déjà dans la radicalité.

Son procès a lieu à l'automne 2013. Il est condamné à cinq ans de prison. Le 4 mars 2014, il peut être libéré car il était en détention provisoire depuis mai 2010. Il est tout de même placé sous bracelet électronique pour purger la fin de sa peine, jusqu'au 15 mai 2014. A part un passage en commission de discipline au début de sa détention pour possession de téléphone portable, sa détention n'avait donné lieu à aucun incident. 

A sa sortie de prison, "il était inséré dans la société. Il avait un emploi, une compagne. C'était un citoyen si je puis dire 'classique'", a déclaré l'une de ses avocates sur France 2, vendredi.

amedy

Des liens avec Chérif Kouachi

C'est au cours d'un séjour en prison qu'Amedy Coulibaly rencontre Chérif Kouachi, tué avec son frère Saïd vendredi 9 janvier par le GIGN en Seine-et-Marne. Il y rencontre aussi Djamel Beghal. Les deux hommes "paraissaient avoir une certaine fascination pour Djamel Beghal et semblaient manquer singulièrement envers lui de recul et de sens critique", selon une source proche du dossier lors de l'affaire du projet d'évasion.

A cette époque, les deux hommes rendent visite ensemble à Djamel Beghal, à Murat dans le Cantal, où ce dernier est assigné à résidence. L'autre personne visée par l'appel à témoins diffusé vendredi par la police, Hayat Boumeddiene, 26 ans, était au moment de cette enquête la concubine de Coulibaly. Elle était mariée religieusement avec lui, mais pas civilement, selon cette source. 

Dans l'affaire de 2010, Chérif Kouachi avait bénéficié d'un non-lieu. Dans ce même dossier, l'aîné des Kouachi, Saïd, apparaît. Mais aucun élément n'a poussé, à l'époque, les policiers à poursuivre leurs investigations. Le lien entre les frères Kouachi et Amedy Coulibaly a été confirmé par l'avocate, sur France 2. 

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