Attaque terroriste dans un lycée d'Arras : "Une même logique" que l'offensive du Hamas contre Israël, pour l'universitaire Gilles Kepel
"Depuis la razzia à Gaza [l'offensive du Hamas contre Israël], tout le monde retenait son souffle pour savoir si quelque chose de comparable allait se produire en France", estime Gilles Kepel, professeur des universités, spécialiste du Moyen-Orient et de l'Islam contemporain, ce samedi sur franceinfo. Si l'attaque terroriste dans un lycée d'Arras (Pas-de-Calais) vendredi, "n'est pas totalement comparable", elle "appartient à une même logique", estime l'universitaire.
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Ainsi, il y a selon lui "une vision partagée", entre l'assaillant d'Arras et l'organisation islamiste Hamas. "Les gens du Hamas se réclament de la même idéologie que le tueur, l'assassin de notre collègue" professeur de français, devant un collège-lycée. "On est dans la porosité des réseaux sociaux. À partir du moment où l'assassinat de civils est perçu d'une manière complètement désinhibée d'un côté [celui du Hamas], il va l'être également de l'autre", à savoir celui de ce jeune homme de 20 ans, avance-t-il.
Des propos qui vont dans le sens de ceux du ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin a estimé vendredi qu'il existait un "lien entre ce qu'il s'est sans doute passé dans le Proche-Orient et le passage à l'acte" de Mohammed M. Gilles Kepel rappelle aussi que l'attaque terroriste de vendredi "fait écho à ce qui s'est produit il y a trois ans, la décapitation monstrueuse de Samuel Paty", professeur d'histoire-géographie, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.
L'universitaire livre aussi une analyse dont il sait qu'elle "va faire hurler". Pour lui, "entre le port de l'abaya à l'école et les exactions que nous avons observées, il y a un continuum". "L'école est le lieu dans lequel la laïcité est enseignée, et donc elle est perçue par les tenants de l'islam politique comme une institution qui dilue la force de la communauté", affirme-t-il. "Ça ne veut pas dire que toutes celles qui portent une abaya vont passer à l'acte, et vice-versa, mais il y a une continuité intellectuelle et mentale dans cette affaire", insiste-t-il.
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