Soupçons d'escroquerie à Aulnay-sous-Bois : Théo Luhaka et ses frères ont été condamnés
La fratrie a été déclarée coupable pour l'utilisation, entre 2014 et 2018, de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche d'"emplois d'avenir", un dispositif pour l'insertion de jeunes défavorisés.
Théo Luhaka, le jeune homme blessé lors d'une interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), et ses deux frères, ont été condamnés, jeudi 7 avril, par le tribunal pour escroquerie, pour avoir détourné des subventions de contrats aidés fictifs.
Les trois hommes, absents lors de la lecture du jugement, ont été déclarés coupables, avec deux complices, pour l'utilisation, entre 2014 et 2018, de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche d'"emplois d'avenir", un dispositif du quinquennat Hollande pour l'insertion de jeunes défavorisés.
"A la fin, cela représente beaucoup d'argent, presque un million d'euros. Un million d'euros qui aurait dû se retrouver dans la poche de jeunes en difficulté, à titre de salaire", a commenté le tribunal en rendant sa décision. Deux autres prévenus ont été relaxés.
Douze mois de prison avec sursis pour Théo Luhaka
Mickaël Luhaka, 38 ans, grand frère de Théo, a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis, ainsi qu'une interdiction de gérer pendant dix ans. Sa peine de prison ferme sera aménagée en surveillance sous bracelet électronique. Il se présente comme entrepreneur, était poursuivi pour avoir mis sur pied des structures juridiques, officiant sur le papier dans le football ou la médiation de rue, afin de toucher les subventions de faux emplois aidés. Dans la réalité, les salariés n'existaient pas ou ne travaillaient qu'à temps partiel.
Théo Luhaka, moins impliqué, s'est vu infliger une peine de douze mois de prison avec sursis et cinq années d'interdiction de gérer. Le jeune homme de 27 ans avait reçu sur son compte en banque des dizaines de milliers d'euros provenant des associations subventionnées. Au procès mi-février, il avait entretenu le flou sur son rôle exact, arguant du manque de "souvenirs". Le troisième frère, Grégory, a été condamné à deux ans et demi de prison, dont un an et demi avec sursis.
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