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Affaire Théo : la Défenseure des droits réclame des "poursuites disciplinaires" contre les policiers

Claire Hédon relève des "manquements" à la déontologie policière de la part des quatre fonctionnaires qui ont interpellé Théo Luhaka, grièvement blessé lors d'un contrôle à Aulnay-sous-Bois en 2017.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La Défenseure des droits Claire Hédon à Paris le 22 juillet 2020. (JOEL SAGET / AFP)

La Défenseure des droits, Claire Hédon, a réclamé mardi 24 novembre des "poursuites disciplinaires" à l'encontre des quatre policiers qui ont interpellé Théo Luhaka, grièvement blessé lors d'un contrôle à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2017 et devenu un symbole des violences policières.

Dans une décision publique adressée au ministère de l'Intérieur et consultée par l'AFP, Claire Hédon relève des "manquements" des quatre fonctionnaires à la déontologie policière et demande des sanctions disciplinaires, "indépendamment" du procès aux assises souhaité par le parquet de Bobigny. Elle recommande également des sanctions disciplinaires contre l'ancien commissaire d'Aulnay et une inspection administrative, face à "l'accumulation des manquements" dans cette affaire.

"Rien ne pouvait justifier les coups portés après le menottage"

Lors de l'interpellation, "plusieurs gestes étaient disproportionnés", estime la Défenseure des droits, notamment le "coup pointé" de matraque télescopique qui a grièvement blessé Théo dans la zone anale, provoquant une incontinence qui le handicape à vie, selon une expertise médicale de 2019.

Claire Hédon a rendu cette décision après avoir auditionné le jeune homme, les quatre policiers et avoir eu accès à l'information judiciaire. Le document souligne également que "rien ne pouvait justifier les coups portés après le menottage et la maîtrise" de Théo, et détaille les "coups de poing", "de genou" et l'usage de "gaz lacrymogène" démontré par la vidéosurveillance de la ville, avant que le jeune homme ne soit amené hors champ des caméras pendant "deux minutes et 20 secondes".

Les trois agents de la Brigade de sécurité de terrain qui ont porté ces coups, et le quatrième qui a été "témoin de violences sans intervenir pour les empêcher", ont commis des "manquements" au Code de la sécurité intérieure, observe Claire Hédon.

Début octobre, le parquet de Bobigny avait réclamé un procès aux assises pour les trois policiers soupçonnés de "violences volontaires", et un non-lieu pour le quatrième agent mis en examen, tout en écartant la qualification de "viol aggravé" dans cette affaire.

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