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Affaire Théo : ce que disent les premières conclusions de la "police des polices"

Les premières conclusions de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) sont abondamment commentées ce jeudi. Elles retiennent "le caractère non intentionnel" du geste du policier mis en examen pour viol sur Théo. Mais il ne s'agit pas du rapport définitif.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 6 février 2017. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

L'enquête sur les circonstances de la violente arrestation de Théo, à Aulnay-sous-Bois, se poursuit. Plusieurs médias, dont l'AFP, évoquent ce jeudi 9 février les premières conclusions du rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dans lesquelles a été retenu "le caractère non intentionnel" du geste du policier mis en examen pour viol sur le jeune homme. Qu'en est-il exactement ? Est-ce vraiment nouveau ? Franceinfo revient sur ces conclusions, qui ne constituent pas le rapport définitif de la "police des polices".

Que dit l'IGPN ?

Dans ses premières conclusions, rendues avant le dimanche 5 février, l'IGPN retient "le caractère non intentionnel" du geste du policier mis en examen pour viol sur Théo, déplorant toutefois des conséquences "dramatiques". En clair, la "police des polices" estime à ce moment-là que le policier n’avait pas l’intention de causer une blessure à l’anus de sa victime.

Pour en arriver là, les enquêteurs se sont appuyés sur plusieurs vidéos, aussi bien issues de caméras de vidéosurveillance que de téléphones portables. C'est le visionnage précis de ces séquences qui leur a permis de penser que selon eux, il n'y a pas eu intention de violer le jeune Théo.

Ces conclusions sont-elles nouvelles ?

Non, c'est notamment sur la base de ce rapport préliminaire que le parquet de Bobigny a ouvert dimanche une information judiciaire pour "violences par personnes dépositaires de l'autorité publique". "A l'issue des investigations, et notamment tenant compte des auditions de la victime et des fonctionnaires, des témoignages et de l'exploitation des enregistrements des caméras de vidéo-protection", le parquet de Bobigny avait estimé "que les éléments constitutifs de la qualification de viol étaient insuffisamment établis".

Interrogé sur franceinfo ce jeudi matin, l'avocat du policier mis en examen pour viol, Frédéric Gabet, a maintenu que son client évoquait un geste "involontaire" de sa part. Et a évoqué à cette occasion ces fameuses premières conclusions : "C'est sa position. Et c'est aussi la position des enquêteurs de l'IGPN."

"C’est un élément qui est au dossier depuis le début, commente pour sa part Eric Dupond-Moretti, l'avocat de Théo, interrogé par franceinfo. C’est-là dessus que le procureur s’est fondé pour vouloir qualifier les faits de violences et le procureur n’a pas été suivi par le juge d’instruction."

Présenter les choses comme un élément nouveau de la police qui viendrait parler d’un accident, c’est attiser les tensions, ça n’a strictement aucun intérêt. C’est extrêmement dangereux et c’est contraire à la vérité.

Eric Dupond-Moretti

à franceinfo

Qu'a décidé le juge ?

Malgré ces premières conclusions de la "police des polices", le juge d'instruction a requalifié les faits, dimanche. Il a estimé que ces éléments pourraient constituer un viol. Un policier a ainsi été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion et placés sous contrôle judiciaire. Quoi qu'il en soit, les premières conclusions évoquées ce jeudi dans la presse ne sont que de premières conclusions, pas le rapport définitif de l'IGPN.

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