Arras : profanations de tombes musulmanes et israélites

Sur plusieurs centaines de tombes du carré musulman du cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras, de grandes inscriptions tracées à la peinture noire insultent la religion musulmane et citent également la ministre de la Justice Rachida Dati, d'origine musulmane. Sur quelques sépultures, des croix gammées ont également été tracées, et au moins une affichette insultant l'islam a été collée sur une stèle. Entre une dizaine et une vingtaine de tombes israélites, situées dans le prolongement de celles du carré musulman, ont également été profanées mais sans inscriptions antisémites.

Les dégradations ont été découvertes ce matin, jour de la fête musulmane de l'Aïd el-Kebir, par un promeneur, a précisé le procureur de la République d'Arras Jean-Pierre Valensi. "Cet acte est semblable à celui commis au printemps dernier", a précisé la gendarmerie. Le 6 avril dernier, 148 tombes du carré musulman avaient été profanées dans cette nécropole. Dans la nuit du 18 au 19 avril 2007, ce sont 52 stèles et un ossuaire du carré musulman qui avaient été profanés.

Condamnation unanime de la classe politique

Dans un communiqué, le président Nicolas Sarkozy a également fait part de "sa profonde indignation" et de "sa vive émotion". "Cet acte abject et révoltant, après celui d'avril dernier, est l'expression d'un racisme répugnant dirigé contre la communauté musulmane de France", écrit le chef de l'Etat. Il a "expressément demandé à être tenu informé du déroulement de l'enquête" et "tient à ce que les coupables soient rapidement identifiés, traduits en justice et condamnés, avec toute la sévérité qui s'impose".

Inauguré en 1925 sur 13 hectares, le cimetière Notre-Dame-de-Lorette, situé sur une colline, commémore notamment les combats de 1915, à l'un des endroits les plus disputés du front occidental au début de la Première Guerre mondiale. Environ 40.000 combattants y reposent, dont la moitié dans des tombes individuelles. Le carré musulman compte 576 tombes orientées vers La Mecque.

Caroline Caldier avec agences