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Carlton, Sofitel : de nouveaux éléments dans les affaires DSK

Vidéos de l'hotel, surveillance policière… FTVi revient sur ce que l'on appris de neuf, jeudi, concernant Dominique Strauss-Kahn et les deux dossiers.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Capture d'écran de la vidéo diffusée par BFM TV où l'on voit DSK prendre un taxi en sortant du Sofitel, à New York, le 14 mai 2011. (FTVi)

Les affaires DSK n'en finissent plus de rebondir. Jeudi 8 décembre, Le Monde revient sur les images des caméras de surveillance du Sofitel, qu'il a pu visionner. A 14 heures, la chaîne d'information en continu BFM TV a diffusé "5 minutes des images les plus marquantes" prises par les caméras de vidéosurveillance du Sofitel, le 14 mai dernier.

Dans l'affaire du Carlton cette fois, le Nouvel Observateur s'interroge sur la surveillance policière dont Dominique Strauss-Kahn était peut-être l'objet. Le même jour, son avocat a présenté sa ligne de défense au micro d'Europe 1. Quels sont les nouveaux éléments de chaque dossier ? 

• Que montrent les vidéos du Sofitel ?

Le contenu de ces images tournées le 14 mai a été révélé une première fois, le 11 novembre, par la New York Review of Books dans un article d'Edward Jay Epstein. Le journaliste avait relancé l'hypothèse d'un complot. Depuis, la revue américaine s'est rétractée, reconnaissant notamment dans un correctif que la "danse de la victoire" des employés du Sofitel ne durait pas 3 minutes mais 13 secondes.

BFM TV a diffusé un montage de cinq minutes des images filmées par les caméras de vidéosurveillance.

Le Monde a pu à son tour consulter une copie des vidéos que s'est procuré le journaliste américain. Le quotidien français décrit ainsi "la danse de la victoire": "[Les deux employés du Sofitel] se parlent puis brusquement semblent exploser de joie, se frappent dans les mains et s'enlacent. Derrick May [l'un d'eux] entame alors des pas de 'danse'". Interrogé sur cette scène, la direction de l'hotel avait expliqué que les salariés fêtaient un résultat sportif. Or, comme le relève le quotidien, ce jour-là, "aucune compétition sportive américaine d'importance ne s'est terminée aux alentours de 13h30".

Outre la vidéo, le journal a eu accès à la conversation téléphonique entre l'agent de sécurité de l'hôtel et la police. Il y relève des "bizarreries". L'agent, qui appelle pour signaler l'agression, indique à la police que cette dernière a eu lieu il y a 30 à 40 minutes et que le client en question a quitté l'hôtel 20 minutes plus tôt. En fait, les faits remontent à une heure vingt, et Dominique Strauss-Kahn est parti depuis une heure. L'employé oublie également de signaler les blessures de Nafissatou Diallo. 

De cette conduite curieuse et incohérente - si l'employé en avait après DSK, il aurait probablement signalé les blessures -, Le Monde ne tire aucune conclusion : "De ce qui émerge de l'étude des vidéos et de la cassette audio, aucune ne conforte en soi la thèse de 'l'entreprise délibérée pour détruire' DSK qu'avait évoquée William Taylor", son avocat américain.

• La police française surveillait-elle DSK ?

Après les déclarations de Claude Guéant dimanche 4 décembre à propos d'un contrôle de Dominique Strauss-Kahn au bois de Boulogne en décembre 2006, l'hypothèse d'une surveillance de l'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) par les services de police est relancée. 

Jeudi 8 décembre, le Nouvel Observateur révèle que le numéro de portable de Frédéric Veaux, le numéro 2 de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a été retrouvé dans l'agenda de René Kojfer, le chargé de relation du Carlton. René Kojfer est mis en examen dans l'affaire de proxénétisme présumé dite du Carlton, une affaire dans laquelle le nom de DSK est cité.

L'avocat de Kojfer explique que les deux hommes se connaissent depuis que le policier a travaillé dans le Nord au début des années 2000, précisant qu'ils n'avaient jamais abordé le cas DSK. A la DCRI, Bernard Squarcini dément catégoriquement toute enquête sur le leader socialiste. "Cette histoire de cabinet noir est un fantasme", lance le patron de la DCRI.

Mais l'hebdomadaire rappelle que plusieurs policiers se sont vantés en privé d'avoir été au courant de l'affaire du Carlton dès février. Un ancien du ministère de l'Intérieur explique même qu'en raison de la position de Dominique Strauss-Kahn et de possibles chantages, "si les services ne s’étaient pas intéressés au sujet, cela relèverait de la faute professionnelle".

Enfin, le Nouvel Observateur rappelle que plusieurs hommes politiques de droite, dont Frédéric Lefebvre et Bernard Debré, avaient déjà fait allusion à la vie sexuelle de DSK. Le 15 mai, le second évoquait sur son blog "des attitudes sexuelles débridées, en France. En Belgique". Interrogé par l'hebdomadaire, Bernard Debré, médecin, explique aujourd'hui qu'il tenait cette information de deux de ses patients, "compagnons de libertinage de DSK dans le Nord"

• La défense de DSK s'organise

Invité sur Europe 1, maître Henri Leclerc, l'avocat de DSK, a dénoncé des révélations "partielles et partiales". "Ce sont des petits bouts de procès-verbaux, des petits bouts de SMS dont on ne sait absolument pas ce qu'il y a derrière", déplore-t-il, affirmant que son client est décidé à "dire la vérité".

Maître Leclerc a rappelé que le fait d'être client d'une prostituée n'est pas un délit en France et qu'aucun élément ne permettait de dire que DSK les fréquentait en connaissance de cause. "Il n'existe aucun commencement de preuve quelconque d'une culpabilité de DSK sur une infraction qui existe", a-t-il martelé.

Au sujet des dernières déclarations de Claude Guéant, il s'est montré circonspect : "Claude Guéant ne dit pas d'ailleurs que les faits sont exacts mais qu'il en a entendu parler." Enfin, l'avocat dit ne pas croire à l'hypothèse d'un complot.

"Je n'ai aucune preuve qu'il y ait un complot", affirme l'avocat de DSK (FTVi / Europe 1)

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