Trois anciens patrons d'Agnès Saal se mobilisent contre son "lynchage"
Une partie du milieu de la culture prend la défense d'Agnès Saal, l'ex-présidente de l'INA, poussée à la démission au mois de mai pour ses dépenses de taxi.
Une tribune de trois de ses anciens patrons publiée dans un quotidien, une lettre à Fleur Pellerin comportant 183 signataires… Une partie du milieu de la culture se mobilise pour soutenir Agnès Saal, l'ex-présidente de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), poussée à la démission en mai pour ses dépenses de taxi.
Nommée à la tête de l'INA en avril 2014, elle avait été épinglée pour avoir dépensé plus de 40 000 euros de taxis en dix mois, dont 6 700 euros par son fils, qui disposait de son code de réservation auprès de G7. Une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics aggravé" a été ouverte fin mai par le parquet de Créteil. Une enquête administrative est aussi en cours.
"Un engagement sans limites" pour "l'intérêt collectif"
"Depuis plus d'un mois, 'l'affaire Saal' sature les médias", écrivent Jean-Noël Jeanneney (ancien président de la BNF), Alain Seban (ancien président du Centre Pompidou) et Dominique Wallon (ancien directeur général du CNC) dans une tribune parue mardi 9 juin dans Libération. Tous trois ont été les patrons d'Agnès Saal, recasée depuis trois semaines comme chargée de mission au sein du ministère de la Culture.
"Agnès Saal a commis des fautes. Il ne nous appartient pas d'en discuter", reconnaissent Jean-Noël Jeanneney, Alain Seban et Dominique Wallon. Ils estiment néanmoins que "devant un tel lynchage, le devoir est de protester (...). Nous ne pouvons plus supporter de voir, au-delà de la faute commise, reconnue, sanctionnée, son honneur foulé aux pieds." Les trois patrons du service public défendent le bilan d'Agnès Saal avec vigueur : "Il nous revient de témoigner de son engagement sans limites en faveur de l'intérêt collectif et de sa créativité dans les fonctions où nous l'avons vue à l'œuvre jour après jour."
Jean-Jacques Aillagon parmi ses soutiens
Par ailleurs, 183 représentants des milieux culturels ont signé mercredi une lettre ouverte à la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, où ils dénoncent une campagne de presse "présentant le caractère d'un lynchage où était livrée en pâture et à la vindicte une personne, condamnée par avance, sans aucun respect des principes mêmes qui fondent notre droit".
Les signataires (dont l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon et le président de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Jean-Paul Cluzel) disent aussi avoir pu apprécier "les grandes compétences professionnelles d'Agnès Saal, sa remarquable capacité de travail, son attachement à la Culture, son sens aigu du service de l'Etat".
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