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Meurtre de Sarah Halimi : une nouvelle expertise psychiatrique conclut à l'abolition du discernement du suspect

Selon ce rapport, conduit par trois psychiatres dont deux sont agréés par la Cour de cassation, Kobili Traoré n’était pas conscient de ses actes au moment de tuer Sarah Halimi.

Article rédigé par franceinfo
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L'interphone de la résidence où vivait Sarah Halimi, rue de Vaucouleurs, dans le 11e arrondissement de Paris. (CATHERINE FOURNIER / FRANCEINFO)

Une nouvelle expertise psychiatrique, demandée par les juges d'instruction qui enquêtent sur le meurtre de Sarah Halimi, cette retraitée de confession juive tuée en avril 2017 à Paris, conclut à l'abolition du discernement du suspect, a appris franceinfo auprès des avocats des parties civiles, mercredi 11 juillet. Cette nouvelle expertise leur a été notifiée dans la matinée aux parties civiles.

Selon ce rapport, conduit par trois psychiatres dont deux sont agréés par la Cour de cassation, Kobili Traoré n’était pas conscient de ses actes au moment de tuer Sarah Halimi. Son état délirant n'était pas la seule conséquence de sa consommation excessive de cannabis, estiment ces experts. Ils considèrent que Kobili Traoré n'est pas accessible à une sanction pénale.

Contradiction avec la première expertise

Ce rapport contredit la première expertise qui avait conclu que le discernement de Kobili Traoré était "altéré", mais pas "aboli" au moment des faits, et qu'il était accessible à une sanction pénale et donc à un procès. Le docteur Zagury indiquait que le suspect avait agi sous l'empire d'une "bouffée délirante aiguë", induite par "l'augmentation de la consommation de cannabis".

D'autres experts vont devoir se prononcer sur personnalité et la santé mentale de Kobili Traoré. "Une nouvelle expertise a été ordonnée" par le juge d'instruction, indique sur son compte Twitter l'avocat des enfants de Sarah Halimi, Me Francis Szpiner. Il indique que cette expertise a été ordonnée avant que les parties civiles n'en fassent la demande. "Nous maintenons que le mis en examen était conscient de ce qu’il faisait au moment des faits. Et qu’il doit être jugé", ajoute Francis Szpiner.

Le 4 avril 2017, Kobili Traoré s'est introduit chez sa voisine du dessus, qu'il a rouée de coups sur le balcon, accompagnant ses gestes des cris de "Allah Akbar", d'insultes et de versets du Coran. Le jeune homme a ensuite précipité la sexagénaire dans la cour, avant de hurler : "J'ai tué le sheitan" (démon en arabe). Il avait été mis en examen le 10 juillet 2017. En février dernier, la juge d'instruction a retenu le caractère antisémite du meurtre.

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