Affaire Karachi: Chirac et Villepin visés par une plainte
La semaine dernière, Michel Mazens, l'ancien PDG de la SOFRESA, la société chargée de négocier les contrats d'armement au nom de l'Etat a été entendu par le juge Van Ruymbeke. Il aurait expliqué que l'Elysée et la DCN avait conscience que l'arrêt du paiement des commissions au Pakistan pouvait entrainer des risques pour le personnel de la DCN.
“Mes clientes sont bouleversées. Elles viennent de comprendre et d'avoir la certitude que lorsque le président Jacques Chirac a décidé d'arrêter le versement de commissions en raison de l'existence de rétro-commissions illicites, son secrétaire général, monsieur de Villepin a eu des relations avec un certain nombre d'émissaires qui ont sollicité le président de la DCNI (la branche internationale de la Direction des Constructions Navales), monsieur Castellan afin de mettre fin à ces contrats. Lorsque cela a été demandé, monsieur Castellan a clairement expliqué aux différentes personnes qui lui étaient envoyées qu'une telle décision était compliquée car elle faisait courir des risques à ces personnels. Cela signifie qu’à l’époque, au moment où on a décidé l’arrêt du versement de ces commissions, ceux qui ont pris cette décision savaient qu’il existait un risque et donc un lien sur le danger que courrait le personnel de DCNI, et c’est la première fois que ce lien est établi... C'est la première fois que des éléments précis expliquent... qu'on privilégie une vengeance politique en sacrifiant, en prenant le risque de sacrifier des membres de DCNI et çà c'est insupportable pour les familles des victimes ” explique sur France Info Me Morice.
Le 8 mai 2002, un attentat-suicide commis par un kamikaze à Karachi a tué 11 ingénieurs et techniciens français de la
Direction des constructions navales (DCN), travaillant à la
construction de sous-marins pour le Pakistan.
Charles Millon a déclaré au juge Renaud Van Ruymbeke que les
paiements avaient été interrompus sur ordre du président Chirac
en 1995, après son élection, car il soupçonnait un retour
d'argent en France par le biais de "rétrocommissions" pour
financer la campagne de son rival en 1995, Edouard Balladur.
(Photo de Une : © REUTERS/Benoit Tessier)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.