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Affaire EADS : Noël Forgeard dans le collimateur du gendarme de la Bourse

Un rapport de la commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers, le "gendarme de la bourse", détaille les responsabilités dans l'affaire de délit d'initié au sein de l'avionneur européen EADS. Il met en cause sept dirigeants ou anciens dirigeants, dont l'ex-patron du groupe, Noël Forgeard. Les groupes Lagardère et Daimler par contre, sont blanchis par le rapport.
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Sept personnes sont mises en cause dans les pages du rapport de la commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers, l'AMF, qui s'appuie sur un rapport préliminaire produit en 2007. Sept personnes issues des plus hautes sphères, présentes ou passées de l'avionneur européen, EADS. Ils sont accusés d'avoir profité d'informations privilégiées sur les retards du super gros porteur A380, et d'en avoir tiré de juteux bénéfices, de février à mars 2006.

Au premier rang des accusés, l'ex co-président d'EADS, Noël Forgeard, mis en examen l'an dernier (lire notre article). L'AMF a resserré ses investigations sur les ventes d'actions qu'il a réalisé entre les 9 et 15 mars 2006, pour un total de 3,7 millions d'euros. A cette époque, le retard du programme A 380 était connu en interne chez EADS, mais les informations n'étaient pas encore sorties publiquement.
_ L'AMF réclame donc une sanction financière de 5.450.000 euros à l'encontre de Noël Forgeard, procédure indépendante de l'action en justice qui le vise pour délit d'initié.

Outre Noël Forgeard, six personnes sont mises en cause, dont certaines sont aussi mises en examen dans le cadre de la procédure judiciaire.
_ C'est le cas de Jean-Paul Gut, ancien directeur général délégué du groupe (lire notre article), d'Andreas Sperl, directeur actuel de site d'EADS à Dresde, et d'Olivier Andriès, un ancien vice-président d'Airbus. Le dernier mis en examen, l'Allemand Gustav Humbert, ex-président d'Airbus (cliquer pour lire l'article de l'époque), n'est pas visé par l'AMF.

LE GROUPE LAGARDERE BLANCHI

A l'inverse, certains ne sont pas mis en examen par la justice, mais sont dans le collimateur de l'AMF, au premier rang desquels John Leahy, directeur général délégué d'Airbus. Il aurait dégagé une plus-value de 2.240.785 d'euros en vendant ses actions EADS sur la base d'informations confidentielles révélées les 17 février et 1er mars 2006 en comité exécutif. L'AMF réclame une sanction de 3,6 millions d'euros.
_ Sont également visés par l'AMF le DRH d'EADS, Erik Pillet et Alain Flourens, responsable des centres d'excellence.

En revanche, le rapport blanchit les groupes Lagardère et DaimlerChrysler, actionnaires de contrôle du groupe, visés dans un premier temps. Il considère en effet que les opérations réalisées autour des autres programmes de l'avionneur, comme l'A 350 ou les perspectives financières 2006-2008 ne constituent pas des délits d'initiés. Par conséquent, ils sont blanchis tout comme une dizaine de personnes physiques ou morales. L'actuel président d'Airbus, Thomas Enders avait été entendu comme témoin par la brigade financière. Finalement, aucune charge n'a été retenue contre lui.

Grégoire Lecalot, avec agences

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