Affaire Bettencourt : une déposition embarrassante pour Eric Woerth
"Eric Woerth m'a demandé de recevoir sa femme pour la conseiller sur sa carrière". Voilà ce que Patrice de Maistre a dit aux enquêteurs de la brigade financière, pendant sa garde à vue, selon les extraits de procès-verbal publiés par lemonde.fr. Le gestionnaire ne dit pas explicitement que le ministre a fait pression pour qu'il embauche son épouse, mais il fragilise tout de même la ligne de défense d'Eric Woerth, qui a toujours assuré avoir dressé "une muraille de Chine" entre sa carrière et celle de son épouse.
La police a par ailleurs saisi chez le gestionnaire une note datée du
31 août 2007, qui évoque l'embauche de Florence Woerth : "rémunération environ 200.000
euros (…) Je suis obligé d'en parler à LB vu le mari 120.000
euros".
_ Et dans l'un des enregistrements clandestins, Patrice de Maistre évoque avec Liliane Bettencourt
l'embauche de Florence Woerth, et dit : "quand je l'ai fait, son
mari était ministre. Il m'a demandé de le faire. Je l'ai fait
pour lui faire plaisir."
S'il s'avérait que le ministre a fait commerce de son
influence, ce serait un délit. Mais l'avocat d'Eric Woerth, lui, ne voit pas dans la déposition de Patrice de Maistre d'élément à charge. Selon Me Jean-Yves Leborgne, l'embauche de Florence Woerth ne "résultait pas d'une pression" du ministre
et n'avait "aucune interférence" avec ses fonctions passées au Budget.
Me Leborgne rappelle qu'Eric et Florence Woerth ont demandé
à être entendus dans l'enquête comme témoins. "Ils expliqueront
sans difficultés les conditions d'embauche de Mme Woerth".
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