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Violences urbaines : "On a perdu cinq ans pour mettre en mouvement tout le monde", réagit le maire de Grigny, reçu par Emmanuel Macron

Reçu à l'Elysée mardi, le maire de Grigny Philippe Rio déplore que le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires ait été enterré par Emmanuel Macron en 2018.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le maire de Grigny Philippe Rio. (JPNVHB / MAXPPP)

"On a perdu cinq ans pour mettre en mouvement tout le monde" réagit sur franceinfo mardi 4 juillet le maire de Grigny (Essonne), Philippe Rio. L'élu communiste fait partie des 302 maires reçus mardi à l'Élysée par Emmanuel Macron. Leur point commun : ils sont à la tête de communes touchées à travers toute la France par près d'une semaine d'émeutes.

"Il y a beaucoup de maires, de droite comme de gauche, qui lui ont dit 'mais qu'est-ce que vous avez fait avec ce rapport Borloo ?'", ajoute l'édile. En 2018, le président de la République a enterré ce rapport sur les banlieues, qui préconisait d'agir tant sur l'éducation, l'emploi que sur les discriminations. "J’ai sans doute été maladroit sur le plan Borloo", a concédé le chef de l'État devant ces élus, ont rapporté plusieurs participants à franceinfo. "Dont acte", répond Philippe Rio.

Emmanuel Macron "a besoin des maires"

"Je suis venu sans enthousiasme, je repars sans enthousiasme, avec un principe de réalité", reprend-il. "La réalité, c'est qu'on est tous cramés. On est tous fatigués et donc on va devoir retravailler encore", souffle-t-il. En effet, Emmanuel Macron a "dit très clairement qu'il ne trouvera pas toutes les solutions dans sa poche, mais qu'il a besoin des maires".

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"Les maires ont été très clairs : on a besoin de plus et mieux de services publics", souligne Philippe Rio. Il se projette sur les mois qui viennent : "On va passer un été à travailler, à faire des propositions concrètes sur des sujets très régaliens". "Je ne crois pas qu'en deux mois on va apporter des réponses", prévient-il toutefois.

Selon lui, "le problème, c'est que le président de la République a dit 'il n'y a pas un problème de moyens dans ce pays, il y a un problème de méthode'". Or, "quand on parle d'éducation, quand on parle de police, quand on parle de justice, nous n'avons pas le sentiment que ce n'est qu'un problème de méthode". Selon lui, "il y a véritablement un problème de moyens".

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