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Violences urbaines : "La méthode, c’est deux claques et au lit !", estime le préfet de l’Hérault

Pour le préfet de l'Hérault, les violences qui ont éclaté depuis mardi dernier, après la mort de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par un policier à Nanterre, mettent en lumière "un défaut de l’autorité parentale dans notre pays".
Article rédigé par franceinfo, avec France Bleu
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un arrêt de tramway saccagé à Montpellier, le 30 juin 2023. (JEAN MICHEL MART / MAXPPP)

"Si demain vous attrapez votre gamin qui descend dans la rue, pour brûler des véhicules de police ou aller caillasser des pompiers, ou piller des magasins, la méthode c’est quoi ? C’est deux claques et au lit !", estime Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault, invité de France Bleu Hérault lundi 3 juillet.

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La sénatrice (PS) de l'Oise Laurence Rossignol dénonce de son côté sur son compte Twitter "un préfet qui ignore la loi sur les punitions corporelles".

Après "plus de 5 000 véhicules brûlés, 1 000 bâtiments endommagés gravement, des tentatives d’homicide sur des policiers et sur des élus et leurs familles (...) Je suis à la fois très en colère et totalement écœuré et dégoûté", confie le préfet. Dans le département, deux villes ont été concernées par les violences urbaines : Montpellier (à la fois le cœur de ville, l’Ecusson et le quartier de la Mosson) et Béziers. "Le bilan est très lourd" avec de nombreuses dégradations de bâtiments publics, des commerces et des boutiques privés, des locaux associatifs.

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Sur la responsabilité des parents, le préfet se veut très ferme : "On ne découvre pas qu’on a des responsabilités en tant que parents quand nos enfants sont adolescents. Une éducation ça commence à la naissance. Si dans les douze, treize premières années, ces enfants sont élevés comme des herbes folles, il ne faut pas s’étonner qu’à douze, treize ans, on les voit caillasser des véhicules de police ou piller des magasins".

"Les condamnations doivent être fermes"

Hugues Moutouh rappelle sur France Bleu Hérault qu'il y a "un délit pénal qui s’appelle la mise en péril de son enfant mineur. C’est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Il y a dans le Code civil ce qu’on appelle l’autorité parentale. C’est un ensemble de droits et de devoirs qui s’exercent dans l’intérêt exclusif des enfants. On a interpellé à Montpellier un jeune enfant de 14 ans en train de piller un magasin avec son beau-père. Est-ce que vous croyez que ça, c’est de l’éducation, moi je m’interroge d’une part sur l’éducation et d’autre part sur le sens moral de ces enfants et de ces parents".

Il espère que les condamnations seront conséquentes : "Les condamnations doivent être fermes car il y a un exemple. On peut être en colère mais aller caillasser les policiers, percuter des élus, essayer de brûler la maison d’un élu, tirer au neuf millimètres comme à Lyon sur un fonctionnaire de police, piller des magasins, comme par hasard Nike, Bouygues, Orange, voler des iPhone, est-ce que ça, c’est l’expression d’une colère ? Non, c’est du pillage, c’est un délit, et ça veut dire qu’il y a un défaut de l’autorité parentale dans notre pays".

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