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Avalanche à Tignes : "Normalement, on devrait skier sur des pentes moins fortes", selon un guide de haute montagne expérimenté

Jean-Claude Gasser, guide de haute montagne depuis 50 ans, a expliqué, lundi sur franceinfo, que le moniteur, qui accompagné le groupe de skieurs victimes de l'avalanche à Tignes (Savoie), était expérimenté.

Article rédigé par franceinfo
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Les secours sont à la recherche de survivants après une avalanche mortelle, à Tignes, le 13 février 2017. (MAXPPP)

Une avalanche a fait 4 morts, dans la matinée du lundi 13 février, à Tignes, en Savoie. Ces personnes faisaient partie d’un groupe de skieurs, composé de vacanciers français et d'un moniteur de l’École du Ski Français. Ils faisaient du hors-piste sur la Pente de Tovière. Les secours cherchent désormais à savoir si le groupe s'était scindé avant le déclenchement de l'avalanche.

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Jean-Claude Gasser, guide de haute montagne à Tignes depuis 50 ans, a estimé, lundi sur franceinfo, qu'avec un risque de 3 sur 5 d'avalanches, "normalement on devrait skier sur des pentes moins fortes" que celle où le drame s'est produit. Cependant, le professionnel refuse d'incriminer le moniteur.

"Le ski hors-piste à Tignes est en vogue, on n'arrêtera pas les skieurs", Jean-Claude Gasser

franceinfo : Connaissiez-vous le moniteur ?

Jean-Claude Gasser : Oui, c'est un garçon qui avait de l'expérience. Je trouve ça très triste, à la fois pour tous ces clients ensevelis, mais aussi pour notre station qui est victime du succès du hors-piste. Ce sont vraiment des zones totalement hors-piste avec de grandes pentes.

Le secteur sur lequel s'est produit l'avalanche est-il particulièrement dangereux ?

On ne va pas dire, actuellement, qu'il est plus dangereux qu'un autre endroit. Pour autant, ce sont des endroits où les pentes atteignent 40 à 45 degrés. Au vu des changements de températures et du vent de la nuit dernière, il y a eu des accumulations. Les ancrages du manteau neigeux se sont brisés, et c'est toute la pente qui s'en est allée.

Ces conditions permettaient-elles d'emmener un groupe de huit personnes en hors-piste ?

Le risque était de 3. Normalement, on devrait skier sur des pentes moins fortes. Maintenant, est-ce que le moniteur a jugé que c'était suffisamment bon ? On ne peut incriminer personne. La montagne est traître. Il faut être toujours humble devant cette montagne. Le ski hors-piste à Tignes est en vogue, on n'arrêtera pas les skieurs. Aujourd'hui on paie très très lourd, c'est vraiment dommage.

Avalanche meurtrière à Tignes, le 13 février 2017. (VISACTU)

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