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Procès Millas : l'avocat de la conductrice conteste la partialité des experts nommés par la justice

L'avocat de la conductrice du bus, condamnée pour la collision avec un TER en 2017 qui avait coûté la vie à six enfants, conteste le témoignage de "lobbyistes de la SNCF" au procès. "Il est inadmissible de confier des investigations à une partie au procès."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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La collision entre un car scolaire et un train régional à Millas, Pyrénées orientales, le 14 décembre 2017 avait coûté la vie à six enfants. (MATHIEU FERRI / RADIO FRANCE)

Maître Jean Codognès, avocat de Nadine Oliveira, la conductrice du bus de Millas (Pyrénées-Orientales), condamnée à cinq ans de prison dont un an ferme à l'issue procès de la collision entre un autocar et un TER en 2017, a dénoncé samedi 19 novembre sur franceinfo la partialité des experts intervenus lors de l'audience qui, selon lui, "sont les lobbyistes de la SNCF à Bruxelles". L'accident avait couté la vie à six enfants et blessé 17 personnes.

"Deux des experts qui ont rendu leurs travaux sont les lobbyistes de la SNCF à Bruxelles. L'un d'eux l'a reconnu à la barre du tribunal", a dénoncé l'avocat.  "Il est inadmissible de confier des investigations à une partie au procès", a-t-il ajouté.

"26 témoins disent que la barrière était levée, six qu'elle était baissée"

La conductrice qui a décidé de faire appel de sa condamnation maintient que la barrière du passage à niveau était levée. "Cette femme n'admet pas être déclarée coupable du décès de ces enfants et des blessures qui ont été infligées. Elle a pour elle des arguments qui me semblent tout à fait sérieux. La preuve de ce que la barrière est baissée est apportée par ceux qui ont intérêt à ce qu'elle soit baissée", a-t-il expliqué.

L'avocat relativise la portée de certains témoignages évoquant que la barrière était baissée au moment de la collision : "Il y a 26 témoins qui disent qu'elle était levée, il y en a six qui disent qu'elle était baissée. Lorsqu'on vit un drame aussi terrible, je n'ai pas du tout l'impression" que les témoins "sont en capacité d'expliquer quoi que ce soit", dit-il.

Sa cliente est toujours hospitalisée en psychiatrie. Elle est "dévastée depuis les faits. Vous ne pouvez pas imaginer qu'on puisse sortir indemne d'un tel accident lorsqu'on est le pilote d'un autocar qui transporte des enfants", a-t-il expliqué

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