Cet article date de plus de treize ans.

A son procès, le convoyeur Toni Musulin se défend d’être Robin des Bois

Un temps incertain, le procès de Toni Musulin s’est finalement ouvert ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Lyon. Dès le début de l’audience, le convoyeur de fonds qui s’était envolé avec 11,6 millions d’euros, s’est défendu d’être le Robin des Bois décrit dans la presse…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

"On me dit que je suis Robin des Bois, mais non, je suis normal. J’ai eu un souci avec mon patron (…) alors je me suis révolté", a expliqué le convoyeur Toni Musulin à l’ouverture de son procès en correctionnelle, à Lyon.

De fait, Toni le convoyeur est apparu devant les juges le visage las, avec un collier de barbe poivre et sel, et vêtu d’un pull noir et d’un blouson gris. Bien loin de l’image de braqueur bravache qui a fait fantasmer les internautes, et les journalistes qui "se masturbent l’esprit en disant n’importe quoi", a ajouté le prévenu.

Au cours de ses premières déclarations, Toni Musulin a tenté de présenter son audacieux fric-frac comme une façon de se venger de la société Loomis, laquelle "ne mérite pas qu’on lui fasse des cadeaux", a-t-il lancé.

"Je n'ai pas pris l'argent"

Musulin ayant reconnu le vol, le seul mystère qui persiste concerne ce que sont devenus les 2,5 millions d'euros manquants. Car les enquêteurs n'ont mis la main que sur 9,1 millions, dans le box loué par Toni Musulin.
_ "Moi je n'ai pas pris l'argent, c'est pas moi qui ai l'argent", a martelé le prévenu. Expliquant qu'il n'avait pas pu tout charger dans le véhicule utilitaire qu'il avait loué en prévision du vol.

"Je jetais les sacs et ils ne tombaient pas droit, forcément. Ils glissaient, comme c'étaient des sacs en plastique. C'était la galère, j'étais embêté, quoi", a-t-il expliqué, suscitant les rires étouffés de la salle.
_ Quand le président lui a fait remarquer que les paquets manquants contenaient justement les plus grosses coupures (500, 200 et 100 euros), soit la plus forte somme possible pour un petit volume, Musulin a laissé entendre que d'autres personnes avaient emporté les billets manquants, comme le propriétaire du box qui aurait pu se servir avant l'arrivée de la police.

Vol simple

Les conseils de Musulin avaient tenté d’obtenir le report de l’audience. En vain.
_ Le procès se poursuit dans l’après-midi. Il pourrait s’achever dès ce soir, mercredi au plus tard, avec un jugement rendu dans la foulée.

Toni Musulin, 39 ans, employé depuis 10 ans chez le convoyeur de fonds suédois Loomis, est poursuivi pour "vol". Le "vol simple" est passible de trois ans de prison seulement. Le convoyeur risque néanmoins jusqu’à cinq ans de prison pour une affaire distincte de "tentative d’escroquerie à l’assurance", pour une fausse déclaration de vol de sa Ferrari, six mois plus tôt.

Gilles Halais, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.