5.000 euros d'amende requis contre Paul Girot de Langlade
L'histoire est désormais connue - elle a fini par coûter son poste à son auteur, Paul Girot de Langlade, à l'époque préfet chargé des Etats généraux de l'Outre-Mer.
_ Il y a donc ce “On se croirait en Afrique, ici !”, lâché devant des agents de sécurité noirs de l'aéroport d'Orly ; une phrase malheureuse que l'intéressé reconnaît - et qui lui a valu aujourd'hui de comparaître devant le tribunal correctionnel pour injures raciales. Trois agents de sécurité avaient porté plainte.
A l'audience, l'ancien haut fonctionnaire de 63 ans, carrure imposante et voix de stentor, le reconnaît sans mal : il a bien tenu ces propos mais, jure-t-il, “il n'y avait rien de raciste. J'ai simplement voulu dire que c'était le bordel.” L'ex-préfet nie d'ailleurs avoir évoqué la couleur de peau des agents.
Les images de vidéo-surveillance, projetées à l'audience, n'ont rien apporté.
Finalement, le procureur conclut : les propos du préfet sont bien “outrageants” et “méprisants” et reprennent une idée largement véhiculée et péjorative que “le seul fait d'être en Afrique constitue un désagrément”.
_ “La réserve est la moindre des choses qu'on peut attendre d'un haut
fonctionnaire”, ajoute-t-il, réclamant 5.000 euros d'amende.
L'avocat de la défense, Me Gilbert Collard, entre alors en scène. “On a cherché à le rendre raciste parce que quelqu'un avait besoin de se faire passer pour un anti-raciste de service”, dit-il, visant sans le nommer le ministre de l'Intérieur qui avait suspendu le préfet.
Le jugement a été mis en délibéré à vendredi.
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