Des "petitesmains" volaient des courriers dans les sacoches des facteurs, en particuliersur le parvis de la Défense, siège de nombreuses entreprises, de compagniesd'assurance et d'organismes sociaux. Dans ces enveloppes, des chèques dont ilsmodifiaient les ordres.Pour encaisser les chèques ainsi récupérés, lesmalfaiteurs rajoutaient simplement des lettres ou des mots à leur libellé etcréaient ensuite des entreprises fictives portant le nouveau nom. Le nom d'uneentreprise pouvait être transformé en rajoutant seulement la mention".BAT" ou ".Pro".Parmi les détournements : une lettre de change d'un montant d'un million d'eurosEt le bilan financier de cesdétournements s'est avéré fructueux : Le montant deschèques détournés a varié de 5.000 à 60.000 euros, a indiqué le patron de la PJde Rouen, Philippe Ménard. L'escroquerie a aussi porté surune lettre de change d'un million d'euros.L'argent arrivait ensuite chez lecommanditaire, "régulièrement rétribué ", a souligné M. Ménard, selonlequel une grande partie des 18 millions d'euros détournés, montant"provisoire " de l'escroquerie à ce stade del'enquête, aurait été transférée au Pakistan.Au total, 16 personnesavaient été interpellées dans le cadre de cette affaire. Douze personnes, dontdix ont été écrouées, sont poursuivies pour escroquerie,vol, blanchiment, et abus de biens sociaux en bande organisée.