Etats-Unis : le Grand Canyon en hiver, une face méconnue

Et puis la face méconnue du Grand Canyon. Les eaux du Colorado, réservoir pour toute la région, baissent un peu plus chaque année. Le site est à la croisée des chemins.

Une immensité qui défie l'imagination: le Grand Canyon du Colorado. 450 km de long, 1.300 m de profondeur en moyenne, et des milliers de pics rocheux aux formes spectaculaires. Celui-ci s'appelle "le bateau de guerre". Un univers rude visité chaque année par 5 millions de touristes, à pied ou en hélicoptère. Depuis 10 ans qu'il survole le canyon, ce guide ne s'en lasse pas.

C'est incroyable ! Le vent, l'eau et le temps ont fait le Grand Canyon C'est ce que je dis toujours aux visiteurs pour faire simple.

Les pages d'un immense livre de pierres. Une succession de couches géologiques de 17 millions d'années. L'un des paysages les plus puissants au monde, les plus photographiés aussi.

Pour découvrir ce canyon sculpté par les eaux du Colorado, dernière solution : le bateau. Ce guide de pêche a très peu de touristes en hiver. Il en profite pour repérer les bancs de truites pour la saison haute.

C'est une truite assez jeune et extra saine! Pas de parasites et aucune blessure.

Pourtant, le cours du Colorado n'est plus du tout naturel. Il est totalement domestiqué. En amont comme en aval, deux barrages. Ils alimentent en eau les immenses villes comme Phoenix ou Las Vegas.

Sans barrages, il n'y aurait pas d'eau potable pour l'Ouest américain.

Mais le Colorado a été dépouillé de son fragile écosystème. Pour le restaurer régulièrement, les vannes du barrage sont ouvertes. En octobre, des trombes d'eau se sont déversées dans la rivière. C'est la seule solution pour stopper l'érosion des berges.

Cette petite plage avait presque totalement disparu. Mais l'eau lâchée en amont a charrié des tonnes de sédiments. Résultat : ce sable magnifique, couleur, ocre, est de retour.

Un soulagement pour les rangers, les gardiens de ce parc national.

On peut déjà voir les bancs de sable qui ont été reconstitués.

J'aimerais remonter le temps pour voir comment s'écoulait le Colorado avant le barrage.

Les couchers de soleil, eux, n'ont pas changé. Un spectacle immuable, sur lequel les hommes n'ont aucun pouvoir.