Sondage sur les Régionales : "Les Républicains sont plus que jamais utiles", assure Daniel Fasquelle, le trésorier du parti
Le maire LR du Touquet-Paris-Plage est très confiant pour les élections régionales. Quant à la présidentielle, "nous avons pléthore de talents", estime-t-il. La gageure c'est de "réussir à créer une équipe pour gagner autour d'un candidat".
Les Républicains (LR) sont comme coincés entre les partis La République en marche (LREM) et le Rassemblement national (RN), comme s'ils n'avaient plus d'utilité propre. C'est ce qui ressort du sondage pour franceinfo, Le Parisien- Aujourd'hui en France, de l'Institut Ipsos-Steria, publié dimanche 16 mai, qui analyse la perception du positionnement politique des LR à quelques semaines des élections régionales. Pour la moitié des Français sondés, il y a une proximité LR-LREM sur divers questions comme l'économie. Une proximité aussi soulevée par 54 % des sondés avec le RN, sur les sujets régaliens comme l'insécurité. Mais pour Daniel Fasquelle, le maire LR du Touquet-Paris-Plage et trésorier national du parti, invité de franceinfodimanche, "Les Républicains sont plus que jamais utiles".
franceinfo : entre les 58 % de sympatisants qui se disent proches de La République en marche et les 33 % qui se considèrent proches du Rassemblement national, est-ce que vous savez encore sur quel pied danser ?
Daniel Fasquelle : Mais évidemment. Quand on interroge les Français, ils ne veulent pas d'un duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Ce sont deux formes d'impasses. Et donc Les Républicains sont plus utiles que jamais pour proposer une alternative pour l'élection présidentielle. Mais il nous faut encore un peu de temps pour dégager un candidat et pour proposer un programme qui soit crédible sur les sujets régaliens et économiques. On sait très bien aujourd'hui qu'Emmanuel Macron n'est pas crédible sur les sujets de sécurité et la sécurité. C'est l'échec du quinquennat. On entend bien ce que propose l'extrême droite au plan économique. Cela n'a absolument aucun sens.
Les différents tendances au sein du parti LR sont-elles encore conciliables ?
Mais bien sûr. Il y a toujours eu différentes tendances à l'intérieur de la droite française. Il y a toujours eu un courant plus libéral, un courant plus bonapartiste. Ce n'est absolument pas nouveau. Et justement, la force de la droite française a toujours été de savoir réaliser cette synthèse entre ces différentes sensibilités, entre ces différents courants. C'est vrai que c'est un défi qui est devant nous. Rien n'est facile et les choses ne vont pas aller d'elles-mêmes. Mais il faut justement continuer avec Christian Jacob à travailler sur le fond. C'est ce que nous faisons.
"Il y a un chemin et ce chemin s'impose à nous parce que on ne peut pas, encore une fois éternellement condamner les Français à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen."
Daniel Fasquelle, le maire LR du Touquet-Paris-Plageà franceinfo
Ce que je crains surtout, c'est que si La République en marche continue à jouer avec le feu, comme elle le fait par exemple en région Paca ou dans la région des Hauts-de-France, l'on finisse par donner les clés de la région, voire du pays, à l'extrême droite. Ce que je ne veux évidemment pas.
Dans la région Paca, on a Thierry Mariani, tête de liste du Rassemblement national, qui vient des rangs du parti Les Républicains et qui affronte une liste LR soutenue désormais par l'ex-candidate de La République en marche. Ça fait désordre, non ?
Tout d'abord, Renaud Muselier est toujours chez nous. Il a été investi par le parti, il organise une liste de rassemblement dès le premier tour. Si En Marche n'a plus de candidat c'est parce que le parti n'est pas capable d'avoir de listes et surtout, il craint un score très faible. La réalité aujourd'hui, c'est que LREM n'a pas d'implantation locale. Il a subi un revers terrible aux élections municipales et va subir un revers terrible aux élections régionales. En créant la confusion comme on essaye de le faire en région Paca, en région Hauts-de-France, on essaye de cacher cette extrême faiblesse d'En Marche. Parce qu'aujourd'hui, c'est la réalité des choses, les LR sont le premier parti de France au Sénat, le premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale et le premier parti en termes d'élus locaux. Donc, on a aujourd'hui une force militante, une force en terme d'élus qu'il va falloir savoir traduire en un projet et un candidat pour 2022.
Est-ce que le risque pour les LR n'est pas d'être l'inverse de La République en Marche, à savoir être très ancré localement, mais avec moins d'ambition nationale ?
Je ne pense pas. Aujourd'hui nous sommes en difficulté par le fait que nous n'avons pas désigné notre candidat pour 2022. Mais les choses viendront en septembre-octobre. Passons déjà le cap des élections départementales et régionales et puis ensuite, nous choisirons un candidat. Une fois que nous aurons notre candidat et mis sur la table un projet 2022, vous verrez que les choses vont s'éclairer et qu'on montrera qu'il y a un chemin possible entre ce qui est aujourd'hui deux impasses.
"Il y aura un candidat à la présidentielle, il y aura un projet, il y aura une équipe et nous allons y travailler."
Daniel Fasquelleà franceinfo
Nous y travaillons déjà. Il y aura un candidat de droite et du centre soutenu par Les Républicains. Aujourd'hui, le débat et ouvert. C'est vrai qu'il y a de très bons candidats au sein des Républicains. Je pense par exemple à quelqu'un comme Michel Barnier, qui est maintenant disponible et qui apporte des idées nouvelles et intéressantes dans le débat public. Mais il y a aussi Bruno Retailleau, Laurent Wauquier. Il y a des candidats qui sont proches de nous, comme Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, donc nous avons pléthore de talents. Il ne faut pas s'en plaindre. Ce qu'il faut, par contre, c'est réussir à créer une équipe pour gagner autour d'un candidat. Et c'est un travail qui nous revient dans les mois qui viennent.
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