Régionales : la polémique Bartolone, Pécresse et "race blanche" en six actes

Au coude-à-coude, tous les coups sont permis ? Claude Bartolone et Valérie Pécresse, tous deux en meeting mercredi soir, à quelques jours du second tour des élections régionales, ont échangé de violentes attaques à distance. A Créteil (Val-de-Marne), le candidat PS en Ile-de-France, Claude Bartolone, a notamment accusé la droite de faire la "danse du ventre aux électeurs du FN à grand coup de race blanche", suscitant, jeudi 10 décembre, l'indignation des responsables des Républicains.

1Pour Bartolone, Pécresse "défend la race blanche"

Mercredi soir, en meeting à Créteil, Claude Bartolone a reproché à la droite son attitude face au FN : "Que reste-t-il de leurs valeurs républicaines lorsque, sans cesse, ils font cette insupportable danse du ventre aux électeurs du FN, à grand coup de race blanche ?" Il reprend ainsi l'expression polémique de Nadine Morano, qui affirmait que la France était "un pays de race blanche". Des paroles qui lui avaient valu son exclusion de la liste LR-UDI pour les régionales dans l'Est.

Dans un entretien à L'Obs mis en ligne, mercredi, aussi, Claude Bartolone reprend le même argument, en étant encore plus précis : "[Valérie Pécresse] tient les mêmes propos que le FN, elle utilise une image subliminale pour faire peur. Avec un discours comme celui-là, c'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux."

2Pécresse juge le propos "abject"

Le même soir, Valérie Pécresse, en meeting à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), estime que "ça ne lui [Bartolone] pose aucun problème de dénigrer, de fustiger, d'insulter ceux qui ne pensent pas comme lui" avant de qualifier son adversaire de "sectaire".

"C'est abject. J'ai honte pour la politique", a rétorqué Valérie Pécresse jeudi matin sur LCI et Radio Classique. "Ce qui est important, c'est que les Franciliens sachent vraiment qui est Monsieur Bartolone", a ajouté l'ancienne ministre. Cet "homme du système socialiste et des vieilles méthodes politiques", qui "a osé traiter une gaulliste sociale de raciste", "ne peut pas être président de cette région".

3Les Républicains trouvent Bartolone "indigne"

Christian Jacob, le président du groupe LR à l'Assemblée, appelle Claude Bartolone "à quitter le caniveau et à remonter sur son perchoir", à "se reprendre" et à "présenter ses excuses". Dans la foulée, plusieurs responsables des Républicains s'indignent : "Claude Bartolone bascule dans l'infamie" pour François Fillon, "indigne et dangereux" pour Pierre Lellouche, "assertions indignes, insupportables, mensongères et diffamantes" pour Patrick Ollier. Alain Juppé a lui accusé "la gauche francilienne de se déshonorer".

4Les proches de Bartolone dénoncent une "grosse ficelle"

Un proche du président de l'Assemblée a rétorqué : "L'indignation surjouée est un peu grosse." "Ça fait des semaines et des mois que la candidate de Nicolas Sarkozy traîne Claude Bartolone et ses colistiers dans la boue, qu'elle traite les habitants des quartiers populaires par le mépris. Ils en ont même fait des affiches ('On ne veut pas que l'Ile-de-France ressemble à la Seine-Saint-Denis'), collées partout sauf dans le 93", selon lui. "Ils font feu de tout bois en cette fin de campagne. Ça sent vraiment la grosse ficelle", a regretté ce même proche.

Au QG de campagne de Claude Bartolone, on estime que "c'est le retour de Tariq Ramadan". Fin octobre, Valérie Pécresse et ses colistiers accusaient le candidat socialiste de se référer à ce proche des Frères musulmans, dans un raccourci expliqué en détail par Le Lab.

5Pécresse va porter plainte pour "injure aggravée"

Valérie Pécresse va porter plainte contre Claude Bartolone pour "injure aggravée", annonce son entourage à l'AFP, jeudi soir. "Après les propos tenus par Claude Bartolone dans Le Nouvel Observateur, Valérie Pécresse a décidé de porter plainte pour 'injure aggravée'", fait savoir un proche de la candidate.

6Bartolone persiste et signe

Interrogé vendredi sur i-Télé, Claude Bartolone persiste et signe : "Je n'enlève aucun des mots."

Au même moment, Manuel Valls était sur France Inter. Invité à commenter la polémique, le Premier ministre a répondu : "Le buzz, je n'y réponds pas."