Régionales et départementales : l'abstention s'élève à 66,7%, un record pour une élection en France
L'abstention est en hausse de 16 points par rapport au premier tour des élections régionales de 2015.
C'est un record. L'abstention progresse une nouvelle fois lors des élections régionales et départementales, dimanche 20 juin. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, elle s'élève à 66,7% (66,72% pour les régionales et 66,68% pour les départementales). En 2015, au premier tour des régionales, elle s'était élevée à 50,09%. En 2010, elle se situait à 53,67%, et en 2004 à 39,16%.
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Les précédents records en matière d'abstention avaient été recensés lors des élections européennes de 2009 (59,37%), lors du deuxième tour des élections municipales de 2020, marquées par le contexte de l'épidémie de Covid-19 et du déconfinement (58,4%), et lors des élections européennes de 2014 (57,57%).
C'est dans la région Grand Est que l'abstention est la plus forte (70,39%). Suivent les Pays de la Loire (69,27%), l'Île-de-France (69,17%), Auvergne-Rhône-Alpes (67,41%) puis le Centre-Val de Loire (67,26%). La Corse est la région où les électeurs se sont le plus mobilisés (42,92% d'abstention).
De multiples facteurs
Plusieurs raisons expliquent cette faible mobilisation. D'abord, le contexte d'actualité, incitant les électeurs à reprendre le cours d'une vie normale après la pandémie de Covid-19, loin de la dramaturgie des élections de décembre 2015 qui s'étaient tenues un mois après les attentats du 13-Novembre.
Selon le sondage Ipsos/Sopra Steria "Comprendre le vote des Français", pour France Télévisions, Radio France et La Chaîne Parlementaire, 39% des interrogés n'étant pas sûrs de voter dimanche estimaient que ces élections ne changeraient rien à leur vie quotidienne. Tout au long de la campagne, les électeurs semblent avoir eu du mal à cerner les enjeux de ce scrutin et à s'intéresser aux candidats, pour la plupart largement méconnus du grand public. Ils n'ont pas non plus eu l'occasion d'utiliser ces élections intermédiaires pour exercer un vote sanction à l'encontre du gouvernement, puisque la majorité présidentielle ne dirige aucune région.
"C'est une abstention historique, plus structurelle que conjoncturelle, le facteur sanitaire étant mineur pour moi. Cette élection n'a intéressé que le microcosme", explique à franceinfo le politologue Rémi Lefebvre. Pour ce dernier, "le malaise démocratique s'approfondit". "Une seule élection intéresse jusqu'à l'hystérisation : la présidentielle", conclut-il. La proximité inédite des élections régionales avec la prochaine élection présidentielle peut avoir dissuadé les électeurs de se rendre aux urnes, ceux-ci se réservant pour l'échéance de 2022.
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