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En Corse, les nationalistes remportent une victoire historique

La liste "Per a Corsica" (Pour la Corse) a obtenu 35,34% des voix. Elle dirigera la région.

Article rédigé par franceinfo
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Le candidat de la liste "Per a Corsica", Gilles Simeoni, manifeste sa joie à l'annonce de sa victoire le 13 décembre 2015, à Bastia, en Corse. (PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP)

Une première. Les nationalistes ont remporté dimanche une victoire historique aux élections territoriales en Corse. La liste "Per a Corsica" (Pour la Corse), issue de la fusion au second tour des autonomistes (17,62% au 1er tour) et des indépendantistes (7,73%), a obtenu 35,34% des voix.

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Les nationalistes devancent nettement la gauche conduite par le président divers gauche sortant de l'exécutif territorial, Paul Giacobbi (28,49%), député de Haute-Corse, et la droite emmenée par l'ancien ministre José Rossi (27,07%). Dans l'unique quadrangulaire organisée dimanche, le Front national a obtenu 9,09% des voix et sera représenté à l'assemblée de Corse.

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"La victoire de tous les Corses"

"C'est la victoire de la Corse et de tous les Corses", a proclamé le chef de file nationaliste Gilles Simeoni, à l'annonce des résultats. Sa victoire a été acclamée par les cris et les chants de milliers de partisans et de sympathisants agitant des drapeaux corses blancs à tête de Maure dans les rues d'Ajaccio, de Bastia et des autres villes de l'île.

Gilles Simeoni, 48 ans, élu l'an dernier maire de Bastia, a ajouté que cette élection illustrait "une volonté profonde d'une véritable alternative, une soif de démocratie, de développement économique, de justice sociale". Dédiant cette victoire aux "prisonniers et aux recherchés", le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni a observé qu'il avait "fallu une longue marche de quarante ans pour en arriver là".

Un enjeu plus fort qu'ailleurs

La victoire des nationalistes est d'autant plus marquante que les élections en Corse étaient des élections territoriales et non régionales. En 2018, l'île deviendra une collectivité unique, ce qui entraînera la suppression des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Le nouveau président dirigera donc également ces collectivités. Le vote montre que les Corses jugent les autonomistes capables de l'exercer.

Cette élection est aussi un désaveu pour les personnalités politiques qui règnent sur l'île depuis des décennies, comme le divers gauche Paul Giacobbi ou les représentants de la droite classique, José Rossi et Camille de Rocca Serra, qui partaient divisés.

Les nationalistes ont clairement bénéficié de la dynamique, au second tour, de leur union espérée par de nombreux insulaires, ont souligné les analystes. Ils ont en outre recueilli de nombreuses voix qui s'étaient portées au premier tour sur deux petites listes de gauche. Depuis 2010, ils occupaient 15 des 51 sièges de conseillers territoriaux à l'assemblée de Corse.

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