Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : sans "serrer des paluches" ni "claquer des bises", les candidats aux régionales adaptent leur campagne

Les restrictions sanitaires réduisent beaucoup les possibilités des candidats aux élections régionales, qui s'adaptent en tentant, malgré tout, de se faire connaître.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une distribution de tracts dans la rue, avant l'épidémie de Covid-19 (illustration). (THIERRY GACHON / MAXPPP)

Distanciation physique, interdiction des rassemblements dans des lieux clos, couvre-feu, port du masque, gestes barrières... Difficile, dans ces conditions, de mener campagne. Pourtant, les élections régionales se profilent : les députés se penchent mardi 9 février sur leur report de mars à juin, en raison des incertitudes d'organisation liées à la pandémie de Covid-19. En attendant, les candidats s'adaptent pour faire campagne malgré les restrictions sanitaires.

Mais c'est un crève-cœur pour Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, candidat Les Républicains (LR) dans sa région Bourgogne-Franche-Comté, qui ne peut plus, comme il le dit, "serrer des paluches" : "C'est une frustration. C'est assez pénible de croiser des gens sans pouvoir ni leur serrer la main, ni leur claquer la bise, parce qu'on le fait bien volontiers", explique-t-il.

"Au-delà de la caricature, c'est vrai qu'avoir un contact physique par une poignée de mains, c'est quelque chose qui crée de la chaleur dans la campagne."

Gilles Platret, candidat LR en Bourgogne-Franche-Comté

à franceinfo

Il faut donc faire sans les meetings, ce qui n'est pas vraiment un problème pour les écologistes en Île-de-France, Julien Bayou s'en amuse même : "Ce n'est pas grave si on ne peut pas louer l'Arena de Bercy, ce n'était pas dans nos plans de toute manière. Donc on s'adapte." Le candidat Europe Écologie-Les Verts (EELV) aurait eu de toute façon bien du mal à remplir les 20 000 places de la salle parisienne. Aux dernières régionales en 2015, le taux d'abstention était de 50%. Julien Bayou mise plutôt sur les prises de contact dans les marchés, un dispositif déjà testé lors du deuxième tour des municipales : "En fait le retour est bon. Plutôt que de la main à la main, on a une table, on laisse les gens venir, et les retours sont excellents."

"Les gens sont très contents qu'on vienne à eux"

Même tactique au Rassemblement national (RN), dans une autre région, la Nouvelle-Aquitaine. Leur candidate, Edwige Diaz, conseillère régionale, privilégie elle aussi le terrain et le retour aux fondamentaux : "Le porte-à-porte, c'est tout à fait faisable. C'est une vieille méthode, mais c'est une méthode très efficace. Les personnes se déplacent à deux, on respecte la distanciation physique, les gens sont très contents qu'on vienne à eux."

Si tous les candidats investissent désormais le numérique, rien ne remplace le contact humain. Clémentine Autain, candidate La France insoumise (LFI) en Île-de-France, essaye de se projeter vers les beaux jours : "Nous on a souvent fait des meetings dehors, ce n'est pas complètement nouveau. Donc on arrive à peu près à imaginer qu'on pourrait faire ça en mai ou juin. Il faut vraiment l'espérer, pas simplement pour la campagne, mais pour le moral et la santé de toutes et tous." En attendant mieux, les candidats multiplient donc les petits déplacements, avec peu de monde, et leurs relais sur les réseaux sociaux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.