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Primaire de la gauche : "Il faut que les candidats arrêtent de nous dire qu'il y a des divergences insurmontables", ce sont des "subtilités"

La candidate socialiste Anne Hidalgo a proposé mercredi l'organisation d'une primaire à gauche pour la présidentielle. Le porte-parole de l'initiative citoyenne Primaire populaire espère que les autres candidats vont accepter d'y participer.

Article rédigé par franceinfo
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Un électeur dépose son bulletin dans l'urne aux primaires de la gauche, en janvier 2017. Photo d'illustration. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

"Il faut que les candidats arrêtent de nous dire qu'il y a des divergences insurmontables, parce qu'au vu de la situation, ils sont parfaitement convergents", réagit Samuel Grzybowski, le porte-parole de l'initiative citoyenne Primaire populaire, jeudi 9 décembre sur franceinfo. La candidate socialiste Anne Hidalgo a proposé l'organisation d'une primaire à gauche pour désigner un candidat unique à la présidentielle. Une proposition qui ne fait pas l'unanimité.

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Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a indiqué refuser de participer à cette primaire de la gauche proposée par sa rivale socialiste. Pour le militant de l'union de la gauche, leurs différences sont des "subtilités" face aux "périls" du changement climatique, du "fascisme à nos portes" et de "l'effondrement de notre système de société".

franceinfo : Yannick Jadot ne veut pas participer à une primaire de la gauche. Le comprenez-vous ?

Samuel Grzybowski : Soyons sérieux ? Qu'est-ce qui se passe pour l'instant dans la trajectoire actuelle ? Non seulement c'est la disparition de la gauche dans la vie politique française à l'américaine, avec un pôle fasciste face à un pôle ultra-libérale et une polarisation extrême - s'il y a cinq députés de gauche, ce sera des personnes perçues comme un musée politique - mais surtout, c'est la vie des gens. Ce qu'on porte dans l'écologie sociale aujourd'hui, ce sont des mesures qui peuvent vraiment nous permettre de répondre au changement climatique, à la crise sociale, à ces étudiants qui font la queue, à la crise démocratique. Soyons sérieux Yannick Jadot ! Venez participer à cette primaire que propose Anne Hidalgo.

Anne Hidalgo parle d'une primaire de la gauche. Mais adhère-t-elle à votre conception d'une primaire populaire ?

Je sors à l'instant du QG de campagne d'Anne Hidalgo où on a passé deux heures. Ma co-porte-parole Mathilde Imer y est encore avec Olivier Faure et les représentants d'Anne Hidalgo et on parle clairement de la primaire populaire - si on arrive à trouver un accord et on est en train d'essayer de le trouver. Mais cet accord passe par le fait que Yannick Jadot participe à cette primaire tout comme Jean-Luc Mélenchon.

Aujourd'hui, l'appel, c'est que tout le monde s'y réunisse. On cherche des solutions, on n'est arc-bouté sur aucun dogmatisme, mais de notre côté l'appel est que tout le monde se réunisse. Leur appel à eux, socialistes, et on l'entend, on va essayer d'y arriver, c'est qu'il y ait un million de votants. Il y a déjà 250 000 pré-inscrits. Jamais une primaire n'a eu 250 000 pré-inscrits ! Et il serait possible de s'inscrire jusqu'au jour-J puisque le vote est prévu le 27 janvier.

Pensez-vous vraiment que les candidats de gauche peuvent se rassembler malgré leurs désaccords ?

Je ne partage pas cette doxa qui parle des gauches irréconciliables, à deux égards. D'abord, pour moi, ce qui sépare un Eric Ciotti d'une Valérie Pécresse est beaucoup plus important que ce qui sépare un Jean-Luc Mélenchon d'une Anne Hidalgo. Ensuite, au regard de l'histoire, si les gaullistes et les communistes ont réussi à penser ensemble le Conseil national de la résistance sur lequel repose encore notre société, c'est parce qu'ils étaient face à un très grand péril.

"Aujourd'hui, les périls sont sous nos yeux. Le changement climatique, le fascisme à nos portes, l'effondrement de notre système de société… Face à lui, ce qui distingue les insoumis et les socialistes, c'est rien du tout."

Samuel Grzybowski, porte-parole de l'initiative citoyenne Primaire populaire

à franceinfo

Ce sont des débats de techniciens sur notre relation à l'Europe, sur quand est-ce qu'on sort du nucléaire et à quelle vitesse. Ce sont des subtilités. Manon Aubry elle-même, quand vous l'entendez en parler en meeting de Jean-Luc Mélenchon, a travaillé d'arrache-pied à montrer que la position de La France insoumise sur l'Union européenne était compatible avec celle des socialistes et puisqu'on la cite on a rédigé un socle commun avec eux. Ils ont mandaté, avec l'aide de missions, deux personnes par parti politique pendant deux mois pour rédiger ce socle commun, il existe. Il y a dix mesures de rupture, ce sont dix lois d'urgence qui peuvent remettre l'écologie et le social au cœur, donc il faut qu'ils arrêtent de nous dire qu'il y a des divergences insurmontables, parce qu'au vu de la situation, ils sont parfaitement convergents.

Mais qui deviendrait la figure de la gauche réunie alors ?

Nous, ce qu'on pense, c'est que le barycentre a changé et qu'il faut changer surtout la culture politique. Cette culture de l'hégémonie a fait son temps, elle est terminée et il n'y aura pas demain un nouveau parti socialiste vert qui prendra le pouvoir. Or, ce que font aujourd'hui les insoumis et les écologistes et que nous trouvons irresponsables, c'est qu'ils cherchent la personne qui va reprendre le leadership en 2022, ils ne cherchent pas à gagner cette élection présidentielle.

Nous sommes très inquiets. Je n'ai pas 30 ans et je ne me vois pas vivre cinq ans de plus dans cette situation avec le risque que la moitié de la France devienne un désert. Ils ne prennent pas leurs responsabilités. Il y a deux personnes qui sont responsables ce matin, Arnaud Montebourg et Anne Hidalgo, et je suis convaincu que Yannick Jadot peut le faire et qu'en plus il est en position, peut-être, de prendre ce leadership s'il se soumet à un scrutin populaire.

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